Lung Cancer

Pneumopathies interstitielles diffuses et inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2014

Thérapeutique ciblée

A partir de 496 études potentiellement intéressantes ont été extraites 29 études randomisées, 17 avec du gefitinib et 12 avec de l’erlotinib, qui ont fait l’objet de cette méta-analyse. Ceci représente 15618 patients.

L’incidence globale des pneumopathies interstitielles diffuses de tout grade était de 1,2%, 1,5% pur le gefitinib et 0,9% pour le gefitinib. Lorsqu’on compare le risque de pneumopathies interstitielles diffuses de tout grade pour les patients des bras comportant un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR à celui des bras contrôles, il est à 1,57 (95% CI, 1,10–2,26; P = 0,014).

Le risque était différent selon les populations où étaient menées les études : il était de 2,35 au Japon (95%CI, 1,23–4,91), de 1,76 pour les populations asiatiques en dehors du Japon (95% CI, 0,92–3,36) et de 1,30 en dehors de l’Asie (95% CI, 0,88–1,91).  

L’incidence des pneumopathies interstitielles diffuses fatales était de 0,2%, plus élevée parmi les patients qui étaient sous inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR que chez ceux qui étaient sous placebo. De ce fait la mortalité des pneumopathies interstitielles diffuses des patients sous inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR  était supérieure à 20%.

Cette étude a l’intérêt de fournir des chiffres qui concernent un très grand nombre de malades. Ces résultats doivent néanmoins être interprétés avec prudence car toutes les données fournies sont basées sur la recherche des mots suivants parmi la description des effets secondaires : interstitial lung disease, ILD-like events, ILD-type events, pneumonitis, and interstitial pneumonia. Quand on sait la complexité du diagnostic étiologique de pneumopathie interstitielle diffuse chez un malade traité par chimiothérapie pour un cancer broncho-pulmonaire, on peut se demander si toutes les observations décrites  sont bien en relation avec la prise d’inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR. Certaines le sont sûrement puisque ces événements sont plus nombreux que dans le bras contrôle mais toutes ne le sont pas. Il n’en reste pas moins que le clinicien doit ni attribuer systématiquement toutes les pneumopathies interstitielles diffuses  qu’il observe sous inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR  à ces drogues ni méconnaitre cette étiologie.  Il doit devant chaque pneumopathie interstitielle diffuse observée dans ce contexte engager une démarche diagnostique logique et envisager toutes les causes possibles de pneumopathie interstitielle diffuse dans ce contexte.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer