Chest

Prédiction de la récidive et de la survie post-récidive des cancers de stade I opérés.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2013

Chirurgie

Plus de 20% des cancers bronchiques non à petites cellules de stade I récidivent et la majorité de ces récidives surviennent dans les 2 ans. Beaucoup d’articles s’intéressent à la survie des malades qui récidivent dans ces conditions dont le traitement reste discuté.

L’objectif de cette étude monocentrique rétrospective japonaise à paraître  dans Chest est de tenter d’identifier des facteurs pronostiques susceptibles de mieux préciser le traitement.

En 8 ans, 1214 patients ont été opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules de stade I (pTNM). Parmi ceux ci, ont été écartés les dossiers des patients traités par chimiothérapie ou radiothérapie  préopératoire, les tumeurs de bas grade et les 9 cas de décès post-opératoires survenus dans les 30 jours. Il restait 1147 patients dont 919 pour les quels le suivi était accessible et sur les quels cette étude a été menée.

Le suivi était réalisé à dates fixes et comportait notamment un scanner thoraco-abdominal tous les 6 mois pendant 2 ans puis tous les ans de 3 à 5 ans. Le diagnostic de récidive était défini de façon très précise et histologiquement confirmé. Une récidive à distance était définie comme intéressant le poumon contro-latéral à l’extérieur du médiastin ou métastatique.

Avec un suivi médian de 62 mois, le taux de patients sans récidive à 5 ans était de 82,2%.

Le taux de survie calculé à partir de la récidive des 170 patients qui ont récidivé était de 17,6 mois avec un taux de survie sans récidive à 1 et 2 ans de 73 et 51%. Les sites de récidive étaient local dans 1/4 des cas, à distance dans 2/3 et à la fois local et à distance dans le reste des cas.

En analyse univariée 5 facteurs de risque de récidive ont été identifiés : le sexe masculin, l’envahissement vasculaire, l’envahissement pleural, le caractère peu différencié et le fait qu’il s’agisse d’un non-adénocarcinome.

En analyse multivariée l’envahissement vasculaire ou pleural et le caractère peu différencié étaient significativement prédictifs de récidive.

Le premier traitement de la récidive initié chez 118 patients était la chirurgie pour 8, la chimiothérapie pour 79, la radiothérapie pour 10 et la chimioradiothérapie pour 21.

Parmi ceux-ci, 66 ont reçu une deuxième ligne de traitement. Vingt sept d’entre eux, dont 12 avaient une mutation EGFR, ont reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR.

En analyse univariée, 6 facteurs étaient liés à la survie post-récidive : le sexe masculin, le tabagisme, le caractère peu différencié,  le fait qu’il s’agisse d’un non-adénocarcinome, l’absence de traitement de la récidive et le délai de récidive court.

En analyse multivariée les facteurs liés à une survie post-récidive prolongée étaient : le sexe féminin, la différenciation et la mise en œuvre d’un traitement qui avait un impact important.

Quel que soit le traitement cinq facteurs étaient fortement liés à la survie post-récidive : l’absence de traitement par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR ou chimiothérapie, la présence de métastases hépatiques ou osseuses et le fait qu’il s’agisse d’un non-adénocarcinome.

La survie post-récidive était de 18 mois chez les 98 patients qui avaient un ou plusieurs de ces facteurs et de 42 mois chez les 20 qui n’en avaient aucun (p = 0,001).

Certes cette étude est rétrospective et monocentrique. Toutefois, elle porte sur un grand nombre de malades, il y a peu de perdus de vue et les patients ont des modalités de suivi très précises. Tout ceci rend ces résultats particulièrement intéressants.

Reference

Prognostic factors and the significance of treatment after recurrence in completely resected stage I non-small cell lung cancer.

Shimada Y, Saji H, Yoshida K, Kakihana M, Honda H, Nomura M, Usuda J, Kajiwara N, Ohira T, Ikeda N.

Chest. 2013 Jan 24.  [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer