Lancet

Prédire la durée de vie des stades précoces

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2012

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Chirurgie

Cette  étude internationale pose à nouveau le problème important du pronostic très variable des cancers bronchiques non à petites cellules de stades précoces. Déjà plusieurs équipes ont tenté de mieux approcher ce pronostic à partir de l’analyse moléculaire des tumeurs ce qui suppose de définir un modèle pronostique puis ensuite de le valider sur des cohortes prospectives.

La cohorte initiale est ici formée des tumeurs correspondant à des cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes de 361 patients de l’Université de Californie opérés pendant l’année 1997. Sur celles-ci des PCR quantitatives de 14 gènes ont été analysées. Ces gènes sont impliqués pour certains d’entre eux dans l’oncogénèse en général, ou plus particulièrement pour d’autres dans celle des cancers broncho-pulmonaires,  ou encore plus précisément pour un troisième groupe dans celle des cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes. Trois catégories de patients ont été définies à partir de cette cohorte initiale selon leur risque, bas, intermédiaire ou élevé de récidive.

Les cohortes de validations indépendantes comprenaient  433 patients atteints de cancers non épidermoïdes de stade I opérés au Kaiser Permanente Northern California hospital, et une cohorte de1006 patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes de stade I à III opérés dans plusieurs centres et faisant partie du  China Clinical Trials Consortium (CCTC).

Secondairement, l’application prospective à ces deux cohortes de validation  de ces trois catégories pronstiques, telles qu'elles avaient été définies dans la cohorte initiale, a permis de valider des groupes ayant entre eux des pronostics très significativement  différents et que les facteurs cliniques ne permettaient pas de définir (cf tableau) :

 

Kaiser validation Cohort

CCTC Cohort

 

Survie à 5  ans (%)

Risque bas

71,4

74,1

Risque intermédiaire

58,3

57,4

Risque élevé

49,2

44,6

p

0,0003

<0,0001

De tels résultats, validés par 2 cohortes de validations successives faites de malades géographiquement différents, et donnant des chiffres très comparables, semblent particulièrement intéressants. S'ils sont vérifiés, ils ouvrent la porte à des applications considérables permettant non seulement de mieux cerner les groupes de patients constitutifs des essais cliniques futurs, mais peut être aussi de mieux définir dans l'avenir à l’échelon individuel les pronostics, voire de choisir les traitements adjuvants.

Reference

A practical molecular assay to predict survival in resected non-squamous, non-small-cell lung cancer: development and international validation studies.

Kratz JR, He J, Van Den Eeden SK, Zhu ZH, Gao W, Pham PT, Mulvihill MS, Ziaei F, Zhang H, Su B, Zhi X, Quesenberry CP, Habel LA, Deng Q, Wang Z, Zhou J, Li H, Huang MC, Yeh CC, Segal MR, Ray MR, Jones KD, Raz DJ, Xu Z, Jahan TM, Berryman D, He B, Mann MJ, Jablons DM.

Lancet 2012; 379 : 823-32. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer