Journal of Thoracic Oncology

Prévoir l’œsophagite radique par un TEP-FDG dès la deuxième semaine ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2016

Imagerie métabolique, Radiothérapie / Radiofréquence

Existe-t-il une corrélation entre les modifications de la TEP-FDG pendant la radiochimiothérapie et la survenue d’œsophagites radiques ? C’est la question que pose cette étude prospective monocentrique canadienne. Les patients devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules inopérable, histologiquement confirmé et localement avancé, et être candidats à une radiochimiothérapie avec une irradiation thoracique allant de 60 à 74 Gy.   Tous les patients avaient 5 TEP-FDG, avant le traitement, puis 2, 4 et 7 semaines de la radiothérapie puis 3 mois après celle-ci.

Au total, 27 patients ont été inclus et la dose maximale reçue par l’œsophage était de 67,8 Gy. Une œsophagite radique a été observée chez 20 (74%) patients, en général au bout de 3 semaines de traitement.  Six patients (22%) ont eu une toxicité de grade 3[1].

Ni l’âge, ni le PS, ni le sexe, ni l’histologie, ni le T, ni le N n’étaient significativement corrélés avec le risque d’œsophagite radique ni pour les œsophagites de tous grades, ni pour les œsophagites de grade 3. Seul le stade tumoral était prédictif d’une toxicité œsophagienne. Les doses de radiothérapie n’étaient pas non plus prédictives d’œsophagites.

En revanche une augmentation significative du SUVpeak a été notée lors des examens des semaines 4 et 7 chez les patients qui ont eu une œsophagite radique. De même une augmentation a été notée aux semaines 2 et 7 chez les patients qui ont eu une œsophagite radique de grade 3.

Les auteurs concluent qu’il faut pratiquer une TEP-FDG à la deuxième semaine pour déceler précocement les patients à risque d’œsophagite radique de grade 3, ce qui est logique compte tenu de le gravité de l’ œsophagite à partir de ce grade. 

Les résultats de cette étude intéressante doivent être interprétés avec prudence parce qu’il s’agit d’une étude monocentrique et surtout parce que cette étude ne comporte que des effectifs réduits : tout est basé sur 6 malades qui ont eu une toxicité de grade 3. Il est certain cependant que, dans la mesure où ni les caractéristiques cliniques, ni les doses de radiothérapie ne permettent de prévoir la survenue d’une œsophagite radique, l’utilisation de la TEP-FDG à cette fin devra être l’objet d’autres études prospectives multicentriques. 

 

[1] Grade 3 : impossibilité de s’alimenter conduisant à une alimentation par sonde gastrique

Reference

Predicting Radiation Esophagitis Using (18)F-FDG PET During Chemoradiotherapy for Locally Advanced Non-Small Cell Lung Cancer.

Mehmood Q, Sun A, Becker N, Higgins J, Marshall A, Le LW, Vines DC, McCloskey P, Ford V, Clarke K, Yap M, Bezjak A, Bissonnette JP.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 213-21

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer