Annals of Oncology

Quality of life, geriatric assessment and survival in elderly patients with non-small-cell lung cancer treated with carboplatin-gemcitabine or carboplatin-paclitaxel: NVALT-3 a phase III study.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2011

Qualité de vie / Soins palliatifs, Cancers du sujet âgé

Dans cet article les auteurs rapportent les résultats d’une étude randomisée de phase III comparant deux doublets à base de carboplatine (carboplatine-gemcitabine (GP) ou carboplatine-paclitaxel (CP)) chez des patients âgés de 70 ans et plus (âge médian 74 ans). L’objectif principal est de comparer la variation de la qualité de vie avant le début du traitement (semaine 0) et la semaine 18 (6 semaines après l’arrêt du traitement). L’évaluation de la qualité de vie a été faite grâce au questionnaire C30 de l’EORTC assorti du module spécifique au poumon (QLQ-C13). Parallèlement une évaluation gériatrique complète a été réalisée avant tout traitement suivie de « mini-évaluations gériatriques» tout au long du traitement.

182 patients ont été randomisés. 77% étaient des hommes, 30% avaient un PS 0, 53,5% un PS 1 et 16,5% avaient un PS 2.  Alors que 89 et 88 questionnaires respectivement dans le bras CG et le bras CP ont pu être récupérés avant tout traitement, seuls 50 et 44 ont pu l’être à la semaine 18. Pour tenir compte de ces questionnaires manquants, un modèle linéaire à effets mixtes a été construit. La qualité de vie avant traitement était moins bonne chez les patients n’ayant pas rempli le questionnaire à la 18ème semaine. Le score global de qualité de vie était inférieur chez les patients ayant une mauvaise qualité de vie initialement, chez ceux ayant un PS 2. Il n’y avait pas d’association entre l’évolution de la qualité de vie et le bras de traitement, l’âge, le sexe, la perte de poids avant traitement et l’extension de la maladie. Il n’y avait pas non plus de lien avec les effets toxiques de la chimiothérapie et la qualité de vie n’a pas varié entre la semaine 0 et la semaine 18 quel que soit le bras de traitement. L’évaluation gériatrique initiale ne différait pas entre les deux bras de traitement. Près de la moitié des patients avaient une limitation des IADL (Instrumental Activities of Daily Living) et plus d’un quart des scores de dépression anormaux et ces patients étaient plus fréquemment l’objet d’effets secondaires neuropsychiatriques.

64% des patients du bras GP et 65% du bras CP ont pu terminer le traitement. La médiane de survie ne différait pas entre les deux bras (8,6 mois [IC 95% : 7,2-10,2] et 6,9 mois [IC 95% 5,6-10,0]. Parmi les paramètres gériatriques et de qualité de vie, le PS, les ADL, les IADL, le Timed up and go, le score de dépression, la dimension physique, fonctionnelle, émotionnelle et sociale de la qualité de vie avaient une valeur pronostique.

Cette étude est intéressante de par son objectif principal qui est la qualité de vie. Les limitations concernent le pourcentage de questionnaires qui n’ont pu être remplis à la 18ème semaine (ce qui est un problème récurrent dans toutes les études de qualité de vie). Par ailleurs les chimiothérapies utilisées n’ont jamais fait l’objet d’une validation spécifiquement chez le sujet âgé et les survies obtenues avec ces doublets se situent dans la fourchette basse de ce à quoi on pourrait s’attendre eu égard à un âge médian qui n’est « que » de 74 ans et une proportion de PS 2 bien inférieure à ce qui a été observée dans la récente étude publiée dans le Lancet ce mois-ci (http://www.biblio.ifct.fr/?q=node/2219) où 27% des patients avaient un PS2, où l’âge médian était à 77 ans avec une médiane de survie dans le bras doublet CP (mais avec une AUC à 6 contre 5 dans cette étude et une administration hebdomadaire de paclitaxel (toutes les 3 semaines dans cette étude).

Par ailleurs si on retrouve le rôle pronostique d’un certain nombre d’items gériatriques ils n’apparaissent pas avoir un rôle prédictif.

Professeur Elisabeth Quoix, Service de Pneumologie, CHU de Strasbourg

 

 

Reference

Quality of life, geriatric assessment and survival in elderly patients with non-small-cell lung cancer treated with carboplatin-gemcitabine or carboplatin-paclitaxel: NVALT-3 a phase III study.

Biesma B, Wymenga AN, Vincent A, Dalesio O, Smit HJ, Stigt JA, Smit EF, van Felius CL, van Putten JW, Slaets JP, Groen HJ

Ann Oncol. 2011; 22 : 1520-1527

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