Lung Cancer

Quatrième ligne de traitement pour les cancers bronchiques non à petites cellules ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2015

Traitement des stades IV

Il y a un peu de données sur les traitements de troisième ligne des cancers bronchiques non à petites cellules et il y en a encore moins en ce qui concerne la quatrième ligne.

Cette étude rétrospective monocentrique coréenne s’intéresse à ce problème en reprenant 383 dossiers des patients présentant un cancer bronchique non à petites cellules ayant reçu au moins une ligne de chimiothérapie  entre 2002 et 2011.

Cette population avait les caractéristiques suivantes :

-       Plus de 60 % des patients étaient des hommes.

-       Plus de 15 % avait plus de 77 ans.

-       Les deux tiers des patients avec un adénocarcinome.

-       Près de 90 % des patients avec un PS à 0 ou 1.

-       Près de 40 % étaient non fumeurs.

-       Les trois quarts des patients ont reçu un doublet à base de platine. Les autres ont reçu une monothérapie qui a la plus part des cas était un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR.

-       Une recherche de mutation EGFR n’a été effectuée dans cette étude au recrutement ancien  que dans un peu plus de 4 % des cas.

Le pourcentage de patients ayant reçu des lignes suivantes de traitement est indiqué sur le tableau ci dessous :

Lignes

Pourcentage des patients

Deuxième

71 ,3

Troisième

43,3

Quatrième

20,1

Cinquième et plus

9,1

Les caractéristiques des patients qui ont reçu une quatrième, cinquième ou plus ligne de chimiothérapie et ceux des patients qui n’avaient reçu que trois lignes n’était pas différent à l’exception du type histologique : il y avait significativement davantage d’adénocarcinomes.

Les traitements de quatrième  ligne les plus utilisés étaient la vinorelbine (35%), le docetaxel (22,1%), le pemetrexed (11,7%), le gefitinib (9,1%), la gemcitabine (7,8%), l’irinotecan (6,5%), l’UFT (3,9%), l’erlotinib (2,6%) et un médicament en développement dans 1.3% des cas.

La médiane de survie après l’initiation de la quatrième ligne de chimiothérapie était de 9 mois. En analyse multivariée, un PS ≥2 était le seul facteur significativement pronostique (HR = 4,33). En revanche, il est intéressant de constater que, contrairement aux idées reçues,  le taux de contrôle de la maladie obtenu après la première ligne de chimiothérapie n'avait pas de valeur pronostique à ce stade. Ces chiffres sont encore meilleurs pour les patients qui dépassent la quatrième ligne puisque lorsqu’on les associe aux patients qui ont reçu une quatrième ligne, la médiane de survie est de 27 mois.

Cette étude ne permet pas d'affirmer que les traitements de quatrième ligne ou plus sont efficaces. Elle permet simplement de dire que les patients qui sont capables de recevoir une quatrième ligne de chimiothérapie ou plus ont encore une longue survie devant eux.

Pour affirmer que cette  longue survie est liée à la chimiothérapie, on a besoin d’études randomisées qui, compte tenu de la multiplication des agents disponibles dans les cancers bronchiques non à petites cellules, deviennent de plus en plus légitimes. 

Reference

Is fourth-line chemotherapy routine practice in advanced non-small cell lung cancer?

Choi YW, Ahn MS, Jeong GS, Lee HW, Jeong SH, Kang SY, Park JS, Choi JH, Lee SY.

Lung Cancer 2015; 87 : 155-61

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer