Lung Cancer

Que faut-il faire aux patients opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules R1 ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2014

Traitement péri-opératoire, Chirurgie

Il y a peu de données disponibles sur la survie des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules incomplètement réséqués avec un résidu tumoral microscopique (R1). Cette enquête menée par de jeunes oncologues de l’ESMO s‘est donnée  pur but de tenter de combler ce vide en interrogeant des oncologues européens pour connaitre quels étaient les traitements utilisés dans cette situation et quels étaient les éléments prédictifs de ceux-ci.

Au total, 768 réponse à cette enquête ont été reçues en provenance de 41 pays européens. La grande majorité des personnes qui ont répondu étaient oncologues médicaux et pratiquaient cette spécialité depuis plus de 15 ans. Environ la moitié d’entre eux étaient membres de l’ESMO et plus d’un tiers exerçaient dans un hôpital universitaire.

Plus de 90 % des participants ont dit prescrire 4 cycles d’une chimiothérapie adjuvante le plus souvent à base de platine (plus fréquemment du carboplatine que du cisplatine) associé à la vinorelbine ou à la gemcitabine (mais aussi à un taxane, ou à du pemetrexed) tout en reconnaissant qu’ils manquaient de données pour le faire. Quelques rares répondants disaient aussi utiliser en adjuvant un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR, du bévacizumab, ou des chimiothérapies plus complexes.

Ces prescriptions de chimiothérapie adjuvante étaient très fréquentes pour les stades II et IIIA. Par ailleurs,  respectivement 13% et 44% des répondants prescrivaient également une chimiothérapie pour les stades  IA et IB.

Un peu moins de la moitié prescrivaient une radiothérapie adjuvante, le plus souvent sur le lit tumoral et les ganglions du médiastin.

En analyse  univariée,  les caractéristiques des répondants associées à la  prescription d’une chimiothérapie adjuvante étaient le fait d’être oncologue, d’être membre de l’ESMO, d’avoir une activité de recherche clinique et d’examiner fréquemment les recommandations de l’ESMO. Le fait de prescrire une radiothérapie adjuvante était associé avec la profession de radiothérapeute et le fait de ne pas être membre de l’ESMO. La durée d’exercice, la fréquence de la prise en charge de patients atteints de cancer du poumon et la non consultation fréquente des recommandations étaient également liées. En analyse multivariée seuls le fait d’être oncologue ou radiothérapeute étaient liés à la prescription d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie !

Il est logique que dans un domaine où il n’y a pas de données issues d’études cliniques et donc pas de recommandations les médecins proposent préférentiellement ce qu’ils connaissent et ce à quoi ils croient. Les auteurs de cet intéressant article expriment le vœu que les études cliniques prospectives soient réalisées. On ne peut qu’adhérer à ce souhait, en soulignant néanmoins que cette situation clinique nous semble rare, beaucoup plus rare en tout cas que les 9 % annoncés au début de l’article.

Reference

Use of adjuvant chemotherapy (CT) and radiotherapy (RT) in incompletely resected (R1) early stage Non-Small Cell Lung Cancer (NSCLC): A European survey conducted by the European Society for Medical Oncology (ESMO) Young Oncologists Committee.

Califano R, Karamouzis MV, Banerjee S, de Azambuja E, Guarneri V, Hutka M, Jordan K, Kamposioras K, Martinelli E, Corral J, Postel-Vinay S, Preusser M, Porcu L, Torri V.

Lung Cancer 2014; 85 : 74-80

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer