The Journal of thoracic and cardiovascular surgery

Quel est le risque des lobectomies pour cancer chez les malades obèses ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2013

Chirurgie

Cette étude rétrospective a été réalisée à partir d’une grande data-base nord américaine, la « Healthcare Cost and Utilization Project Nationwide Inpatient Sample (HCUP-NIS) database » entre 2002 et 2007.  Pendant cette période, le nombre de patients obèses[1] qui ont eu une lobectomie était de 1238 patients (3,7%) tandis que 31 983 avaient cette même intervention mais n’étaient pas obèses. A noter que pendant cette même période, la proportion d’obèses a augmenté de 2,8% en 2002 à 4,6% en 2007. Les patients obèses étaient un peu plus jeunes (64,8 vs 66,7 ans). Il y avait plus de femmes parmi les obèses. Les patients obèses avaient des comorbidités significativement plus fréquentes (diabètes, hypertension, insuffisance coronarienne ou cardiaque, reflux  gastro-œsophagien). Ils étaient enfin plus fréquemment opérés dans des hôpitaux non universitaires que les patients non obèses. 

Les résultats sont indiqués  après appariement des coefficients de propension. Ils montrent que davantage d’obèses ont été envoyés en soins de suite (31 vs 26,7%) et que la mortalité péri-opératoire était supérieure chez ceux-ci (2 vs 1,2%). Il y avait également chez ces malades plus de prolongations de séjours. En revanche, à part les insuffisances respiratoires et les pneumopathies, il n’y a pas eu plus de morbidité post-opératoire.

Cette étude montre donc qu’un BMI ≥30 ne doit pas faire récuser une lobectomie mais simplement rendre particulièrement attentif au risque de complications respiratoires post-opératoires. La réserve qu’on peut faire sur cette étude néanmoins est que les patients sont simplement classés en obèses ou non obèses selon que leur BMI est ou non supérieur à 30. On aurait aimé pouvoir bénéficier d’une analyse plus fine concernant les patients présentant une obésité sévère ou morbide.  



[1] Définis par un BMI  ≥30 kg/m2

Reference

National perioperative outcomes of pulmonary lobectomy for cancer in the obese patient: A propensity score matched analysis.

Launer H, Nguyen DV, Cooke DT.

J Thorac Cardiovasc Surg 2013; 145 : 1312-8. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer