Chest

Quel est l’impact d’un cancer broncho-pulmonaire sur la survie d’une fibrose pulmonaire idiopathique ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2015

Épidémiologie, Prévention

Nous avions commenté sur ce site il y a peu de temps un article français faisant état d’une fréquence de cancers très élevée chez les patients ayant un syndrome d’emphysème et fibrose pulmonaires combinés (/oxaliplatine-en-premiere-ligne). Au cours des fibroses interstitielles diffuses idiopathiques, on sait que l’incidence des cancers broncho-pulmonaires est élevée, elle a fait l’objet de plusieurs publications faisant état de chiffres très variables allant de 4,4 à 48%.  En revanche l’impact de ces cancers sur la survie des fibroses reste mal connu.

Dans cette étude rétrospective monocentrique italienne,  sur 181 patients présentant une fibrose interstitielles diffuse idiopathique,  23 présentaient un cancer du poumon dont 7 (30%) étaient diagnostiqués en même temps que la fibrose et les autres développèrent le cancer après le diagnostic de celle-ci.

Les caractéristiques de ces 23 patients ont été comparées à celles des 158 qui ne présentait pas de cancer. Il y avait plus de non fumeurs chez les patients qui n’avaient pas de cancer (28,5 vs 8,7%) mais cette différence n’était pas significative.

Ces cancers étaient de stade I dans 9 cas, dont 7 ont pu être opérés et de stade III (n=6) ou IV (n=8), dont 10 ont été traités par chimiothérapie et 6 par traitement de confort. 

La durée de survie différait significativement entre les patients qui avaient ou non un cancer broncho-pulmonaire :

-       La durée médiane de survie était de  63,9 mois chez ceux qui n'avaient pas de cancer broncho-pulmonaire (8,9 % des patients ont bénéficié d’une transplantation).

-       Et de 38,7 mois chez ceux qui avaient un cancer.

-       Les pourcentages de survie à un et trois ans dans les deux groupes étaient de 78 et 52 % dans le groupe cancer et  92 et 70 % dans le groupe sans cancer.

-       Ces différences de survie étaient significatives.

Les malades, dans la majorité des cas décédaient d’insuffisance respiratoire. Ils décédaient de façon moins fréquente du fait de la progression du cancer ou de complication iatrogène.  

Reference

The impact of lung cancer on survival of idiopathic pulmonary fibrosis.

Tomassetti S, Gurioli C, Ryu JH, Decker PA, Ravaglia C, Tantalocco P, Buccioli M, Piciucchi S, Sverzellati N, Dubini A, Gavelli G, Chilosi M, Poletti V.

Chest 2015; 147 :157-64

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer