Journal of Clinical Oncology

Quelle chimiothérapie associer à la radiothérapie dans les cancers bronchiques non à petites cellules de stade III ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2015

Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

Curieusement on dispose d’assez peu de données sur la chimiothérapie qu’il faut associer à la radiothérapie dans les cancers bronchiques non à petites cellules de stade III.

Pendant longtemps l’association cisplatine et étoposide a été la référence, remplacée souvent par un régime moins toxique, mais dont il n’est pas certain que l’activité soit la même, à base de carboplatine et paclitaxel hebdomadaire.

A partir des données de 1842 patients de la Veterans Health Administration les auteurs de ce travail ont cherché à déterminer si la survie globale des malades de ce registre traités par ces deux chimiothérapies était identique. Chez 27% de ces malades, c’est l’association étoposide et platine  qui a été utilisée et chez les 73% autres, l’association carboplatine et paclitaxel.

Les malades des 2 groupes n’étaient pas parfaitement identiques : ceux qui ont reçu l’association étoposide et platine  étaient plus jeunes, avaient moins maigri et avaient de meilleurs scores biologiques. Ils avaient également plus fréquemment un traitement de consolidation.

Survie

Dans une analyse non ajustée,  les patients qui recevaient l’association étoposide et cisplatine  avaient une meilleure survie (17,3 vs 14,6 mois) mais en analyse multivariée le type de chimiothérapie n’était pas indépendamment associé à la survie.

Trois cent quatre vingt un patients traités par étoposide et platine  ont été appariés avec un nombre identique de patients recevant carboplatine et paclitaxel, aucun avantage de survie des patients traités par étoposide et platine  n’a été noté.

Toxicité

Les patients traités par étoposide et platine avaient une incidence d’effets adverses supérieure, plus de visites chez leur oncologue et aussi davantage d’hospitalisations. 

Cette analyse rétrospective semble donc confirmer une notion généralement admise : l’association carboplatine et paclitaxel serait moins toxique et aussi efficace que l’association historique étoposide et platine. Il n’y a semble-t-il qu’une étude randomisée, qui d’ailleurs avait été analysée sur ce site en juillet 2012 (/chimiotherapie-sequentielle-et-bevacizumab) qui a posé cette question. Cette étude concluait à bénéfice de survie  de l’association étoposide et platine  mais il s’agissait d’une étude à très petits effectifs dans laquelle seulement 65 patients ont été randomisés. Seule une étude prospective multicentrique et randomisée à effectif suffisant pourrait répondre de façon définitive à cette question.   

Reference

Cisplatin and Etoposide Versus Carboplatin and Paclitaxel With Concurrent Radiotherapy forStage III Non-Small-Cell Lung Cancer: An Analysis of Veterans Health Administration Data.

Santana-Davila R, Devisetty K, Szabo A, Sparapani R, Arce-Lara C, Gore EM, Moran A, Williams CD, Kelley MJ, Whittle J.

J Clin Oncol 2015; 33 : 567-74

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