Journal of Clinical Oncology

Quelle chimiothérapie associer à la radiothérapie des CBNPC de stade III ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2014

Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

La chimioradiothérapie concomitante prolonge la survie des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules de stade III par comparaison à la radiothérapie séquentielle. L’association cisplatine et étoposide a longtemps été le traitement de référence de la chimioradiothérapie mais l’association carboplatine et paclitaxel est petit à petit devenue aux USA le traitement utilisé dans la plupart des cas, avec la réputation d’un traitement moins toxique mais peut-être aussi moins efficace. Aucune grande étude randomisée n’a cependant comparé ces deux associations.

L’étude publiée ici a été réalisée à partir du Veterans Affairs Central Cancer Registry (VACCR) dans lequel 17 010 patients atteints de stade III ont été identifiés; parmi ceux-ci 1842 étaient éligibles. Un peu plus du quat d’entre eux ont reçu du cisplatine et étoposide et 73% du carboplatine et paclitaxel.

Les patients traités par cisplatine et étoposide avaient globalement de meilleurs facteurs pronostiques : ils étaient plus jeunes, avaient moins maigri et avaient un indice combiné du NCI (mesurant les comorbidités) plus bas.

Les patients qui recevaient une association de carboplatine et paclitaxel  recevaient plus de cycles et plus fréquemment un traitement de maintenance.

Survie

-       Dans une analyse non ajustée les patients traités par cisplatine et étoposide avaient une survie significativement meilleure (17,3 vs 14,6 mois).

-       Néanmoins dans un modèle de Cox prenant en compte l’âge, l’amaigrissement, différents critères biologiques et le traitement, ce dernier n’était pas associé à un avantage de survie.

-       Dans une analyse de 381 patients traités par cisplatine et étoposide appariés (score de propension) avec un nombre équivalent de patients traités par carboplatine et paclitaxel il n’y avait pas de bénéfice à recevoir cisplatine et étoposide.

Toxicité

Les patients traités par cisplatine et étoposide avaient une incidence d’effets adverses plus élevée pendant les 4 premiers mois de traitement comparativement à ceux qui ont reçu carboplatine et paclitaxel. Ils avaient également plus de consultation et plus d’hospitalisations.

Bien que cette étude apporte beaucoup d’arguments en faveur de l’égalité des deux traitements en terme d’efficacité et la supériorité du carboplatine et paclitaxel en terme de toxicité, seule une étude randomisée pourrait répondre à cette question toujours non résolue.

Reference

Cisplatin and Etoposide Versus Carboplatin and Paclitaxel With Concurrent Radiotherapy for Stage III Non-Small-Cell Lung Cancer: An Analysis of Veterans Health Administration Data.

Santana-Davila R1, Devisetty K2, Szabo A2, Sparapani R2, Arce-Lara C2, Gore EM2, Moran A2, Williams CD2, Kelley MJ2, Whittle J2.

J Clin Oncol. 2014 Nov 24. [Epub ahead of print]

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