Journal of Thoracic Oncology

Quelle chirurgie pour les adénocarcinomes en verre dépoli de moins de 2 cm ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2012

Chirurgie, Anatomo-pathologie

Ces auteurs japonais ont inclus dans cette étude, entre 1998 et 2002, 50 patients, dont 40 adénocarcinomes, présentant des tumeurs périphériques en verre dépoli de moins de 2 cm traitées par segmentectomie ou « wedge ».

Ils avaient présenté en 2005 les premiers résultats qui ne montraient aucune récidive ni locale ni métastatique (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15867771). Ils ont ensuite continué à suivre ces patients et ils présentent ici les résultats à 10 ans qui concernent les 40 adénocarcinomes. Ils étaient classés selon la classification de Noguchi en types A (n=2), B (n=24, dont 1 a été secondairement classé C) et C (n=14)[1] (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7773933). Quand ils étaient de type A ou B, on se contentait de la résection localisée (n=26), s’ils étaient de type C une lobectomie avec curage ganglionnaire était réalisée (n=14). 

Aucune récidive n’était notée à 5 ans, mais ensuite, entre 5 et 10 ans, 4 patients ont eu une récidive au niveau du tissu entourant les agrafes mises en place lors de la résection limitée : aucun type A, 3/23 type B, et le type B reclassé en C.

Deux d’entre eux ont pu être réopérés et sont vivants à 11,6 et 9,8 ans. Les deux autres ont reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR. Un, non muté est décédé, l’autre muté est vivant à 12,1 ans.  

Les chiffres de survie sans récidive étaient donc de 100% à 5 ans et 92% à 10 ans. Les chiffres de survie à 5 et 10 ans étaient de 100% et 95% (2décès l’un par cancer broncho-pulmonaire et l’autre par cancer d’un autre siège).

Aucune différence significative de survie sans récidive n’a été notée entre les patients qui ont eu une résection localisée et ceux qui ont eu une lobectomie.

La conclusion des auteurs aurait pu être  qu’il faut faire chez ces patients des lobectomies chaque fois qu’elles sont possibles pour leur éviter une récidive qui survient chez 15% des malades ayant eu une résection économique.

Leur conclusion qui ne remet pas en question la résection économique est que le caractère tardif des récidives impose un suivi post-chirurgical très prolongé.



[1] Type A : cancer bronchiolo-alvéolaire localisé isolé, type B : cancer bronchiolo-alvéolaire localisé associé à des foyers de collapsus alvéolaire et type C cancer bronchiolo-alvéolaire localisé avec des foyers de prolifération fibroblastique.

Reference

Long-term outcomes of 50 cases of limited-resection trial for pulmonary ground-glass opacity nodules.

Nakao M, Yoshida J, Goto K, Ishii G, Kawase A, Aokage K, Hishida T, Nishimura M, Nagai K.

J Thorac Oncol 2012; 7 : 1563-6

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer