Quelle est la signification pronostique de l’envahissement de la plèvre viscérale ?

Plusieurs études ont porté sur la valeur pronostique de l’envahissement de la plèvre viscérale avec des résultats contradictoires. Voici encore une étude rétrospective qui porte sur une importante cohorte de plus de 16 OOO patients faisant partie de la base SEER  et ayant des tumeurs opérées de stade I et II : 12 926 n’avaient pas  d’envahissement de la plèvre viscérale et 3389 en avaient un. Comparativement à ceux qui n’avaient pas d’envahissement, ceux qui en avaient différaient significativement des premiers sur les points suivants :

-       ils étaient plus âgés,

-       ils avait une tumeur plus volumineuse,

-       ils présentait plus fréquemment un adénocarcinome,

-       ils avaient plus souvent des ganglions envahis,

-       et ils recevaient plus souvent une chimiothérapie adjuvante.

Pour toutes les tailles de tumeurs, le taux de survie globale  à 5ans était inférieur lorsqu’existait un envahissement de la plèvre viscérale (tableau ci dessous)

Il en était de même de la survie spécifique.

Sur un modèle de Cox, l’envahissement de la plèvre viscérale était un facteur pronostique péjoratif après ajustement avec tous les facteurs confondants possibles  (HR : 1,38, 95% CI : 1,29-1,47). L’interaction entre la taille tumorale et l’envahissement de la plèvre viscérale, n ‘étaient pas statistiquement liés.

Les auteurs suggèrent donc que les prochaines classification tiennent compte de l’envahissement de la plèvre viscérale et que les patients aient un traitement plus « agressif », c’est à dire que cet envahissement entraîne une chimiothérapie adjuvante.  Ils suggèrent aussi que dans les essais cliniques, l’envahissement de la plèvre viscérale soit un facteur de stratification.