European Journal of Cancer

Quelles caractéristiques des patients ayant une translocation ALK-EML4 en France ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2014

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Le but de cette étude rétrospective est de définir les caractères des patients présentant une translocation ALK-EML4 pris en charge dans 8 centres de la région parisienne. Il s’agit des patients sélectionnés pour être inclus dans deux études cliniques (PROFILE 1005 et 1007) et recrutés par ces 8 centres fonctionnant en réseau autour du centre investigateur. Pour être sélectionnés, ces patients devaient avoir les critères d’inclusion de l'une de ces études. Les FISH étaient réalisés à l’hôpital Tenon puis soumis à une relecture centralisée pour l’inclusion dans l’une de ces deux études.

Cent seize patients ont été sélectionnés : leur âge médian était de 56 ans (29-78).  Il y avait 54,4% de femmes, et 54,5% de non fumeurs ou de fumeurs ayant fumé jusqu’à 15 PA. Plus des 3/4 étaient d’origine caucasienne.

Dix sept (14,6%) patients ont eu une recherche positive de réarrangement ALK par FISH. Dans 24,1% le test a été considéré comme indéterminé.

Comme dans beaucoup d’autres séries les patients présentant une translocation ALK-EML4 étaient plus souvent de sexe masculin, plus jeunes et plus souvent non fumeurs que les patients ALK – ou indéterminés. Il n’y avait pas de différence concernant l’origine ethnique ou les antécédents respiratoires.

La plupart des patients avaient un adénocarcinome. Pas de différence concernant la présence de cellules en « bague à chatons » n’a été observée entre les ALK+ et les autres. Le TTF1 était exprimé dans toutes les tumeurs ALK+ et seulement dans 68% des autres.

Les statuts mutationnels EGFR et KRAS ont été explorés chez 97 et 90% des patients.  Seulement un et 6 patients ALK négatifs présentaient une mutations EGFR ou KRAS.

Significativement plus de patients ALK + avaient une extension ganglionnaire et un stade plus avancé, avec plus de sites métastatiques.

En analyse multivariée le sexe, le tabagisme el l’extension ganglionnaire étaient indépendamment associés au statut ALK.

Avec un temps de suivi moyen de 22 mois la médiane de survie des patients ALK + n’était pas atteinte alors qu’elle était de 21 mois chez les autres.

En analyse multivariée le statut ALK, le sexe et le tabagisme étaient indépendamment associés à la survie. Le HR de décès des ALK négatifs était de 2,98 (1,28–6,90, p  = 0,01).

Cette série apporte des données proches de celles de plusieurs séries internationales mais qui permet de vérifier ces données sur une population française.

Reference

Prospective screening for ALK: Clinical features and outcome according to ALK status.

Fallet V, Cadranel J, Doubre H, Toper C, Monnet I, Chinet T, Oliviero G, Foulon G, De Cremoux H, Vieira T, Antoine M1, Wislez M.

Eur J Cancer 2014; 50 : 1239-46.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer