The Journal of thoracic and cardiovascular surgery

Quelles sont les causes et les conséquences des exacerbations aiguës de pneumopathie interstitielle diffuse survenant après la résection d’un cancer du poumon ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2014

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Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) sont associées à une augmentation du risque de cancer broncho-pulmonaire. Par ailleurs, la chirurgie des cancers broncho-pulmonaires est plus fréquemment  compliquée chez les malades qui ont une PID. On sait que ces complications sont le plus souvent des exacerbations de PID mais l’exacte fréquence et les caractéristiques de ces épisodes ne sont pas bien connus.

Le but de cette étude qui porte sur 2418 malades présentant une PID et opérés pendant 10 ans dans 64 institutions japonaises,  est d’apporter une importante série pour aider à la discussion du rapport bénéfice/risque chez ces malades. Tous les dossiers n’étant pas complets et éligibles pour cette étude, 1763 ont finalement été analysés.

L’incidence des exacerbations de PID dans les 30 jours qui suivaient l’opération a été approximativement de 9,3%. Chez la majorité des patients, elle survenait dans les 10 jours qui suivaient l’opération.

En analyse multivariée les facteurs suivants étaient associés à un risque élevé d’exacerbations :

-      le  sexe masculin,

-      le taux de KL-6, une protéine sécrétée par les pneumocytes II dont plusieurs travaux japonais ont montré que les taux seraient corrélés avec l’activité de certaines pneumopathies interstitielles diffuses.

-      la diminution de la capacité vitale,

-      les signes radiologiques,

-      les antécédents d’exacerbation,

-      l'utilisation de stéroïdes en pré-opératoire : ils n’avaient aucun effet préventif.

-      le type de chirurgie : la résection en coin étant l’intervention la moins liée au risque d’exacerbation, le risque augmentant ensuite de façon proportionnelle à l’étendue de la résection parenchymateuse.

Dans cette série, le taux de mortalité postopératoire à 30 jours, était de 2,6 % et l'exacerbation  de PID la première cause de décès. Les patients qui avaient une exacerbation aigue avaient eux mêmes une mortalité très élevée à 43,9 %, le décès survenant entre 1 et 82 jours.

Reference

Impact and predictors of acute exacerbation of interstitial lung diseases after pulmonary resection for lung cancer.

Sato T1, Teramukai S2, Kondo H3, Watanabe A4, Ebina M5, Kishi K6, Fujii Y7, Mitsudomi T8, Yoshimura M9, Maniwa T10, Suzuki K11, Kataoka K12, Sugiyama Y13, Kondo T14, Date H15; Japanese Association for Chest Surgery.

J Thorac Cardiovasc Surg 2014; 147 : 1604-1611.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer