Lung Cancer

Quelles sont les raisons pour lesquelles de nombreux cancers bronchiques non à petites cellules de stades avancés ne sont pas traités au Canada

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2016

Traitement des stades IV, Qualité de vie / Soins palliatifs

Cette étude canadienne rétrospective monocentrique a été menée pour tenter de comprendre les raisons pour lesquelles, dans cette région du Canada, certains patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules avancés sont traités par un traitement systémique et d’autres ne le sont pas.

Cette étude a été réalisée chez tous les nouveaux patients consultant pour un cancer bronchique non à petites cellules entre 2009 et 2012 dans un hôpital spécialisé d’Ottawa.

Sur 528 patients

  • 291 (55%) ont reçu une première ligne de traitement,
  • et 237 (45%) n’en ont pas reçu.

Sur les 291 qui ont reçu une première ligne

  • 128 ont reçu une deuxième ligne,
  •  et 54 une troisième.

Les différences significatives entre les patients qui n’ont pas reçu de première ligne et ceux qui en ont reçu étaient :

  • un âge plus élevé (71 vs 65 ans),
  • un plus mauvais état général (PS 0-1 : 27% vs 65%),
  • un tabagisme en cours plus fréquent (46 vs 41%),
  • une absence de tabagisme plus rare (4 vs 10%),
  • un amaigrissement supérieur à 5% plus fréquent (57 vs 41%)
  • une insuffisance rénale plus fréquente (10 vs 5,5%)
  • une histologie plus souvent épidermoïde.

Les raisons pour les quelles les patients n’ont pas reçu de traitement étaient surtout un mauvais PS (66,7%) et le choix du patient (22,7%).

La durée de survie médiane de ces patients non traités était significativement plus courte que celle des patients traités (3,9 vs 10,7 mois). Les patients qui ont refusé un traitement avaient une survie significativement supérieure à celle des patients qui avaient un mauvais PS 7,5 vs 4,4 mois).

Cette étude n’apporte pas de données bien nouvelles. On est étonné par le fait que près de la moitié des patients qui ont consulté dans un centre spécialisé académique ne reçoivent pas de traitement à visée carcinologique.

Certes un grand nombre de ces malades avaient un PS élevé et plus de 40 % des malades non traités  avaient un PS à 3 ou 4. Cependant  certains patients peuvent accéder aux thérapeutiques ciblées même avec un PS à 3 ou 4. De plus, 24% avaient un PS à 2, ce qui n’est pas une contre-indication à une bithérapie (cliquer ici). Plus encore, le quart des patients de PS 0 ou 1 n’ont pas été traités : il est probable que la plupart de ces derniers  soient constitués par ceux qui ont refusé le traitement, mais probablement pas tous. En tout cas, ces chiffres nous paraissent très différents de ceux observés dans nos centres français. Répétons encore que nous devons informer les patients et leurs médecins de famille des progrès thérapeutiques récents observés dans le cancer broncho-pulmonaire. Ceci contribuera sans doute à ce qu’ils nous arrivent plus vite et qu’ainsi la grande majorité  d’entre eux puissent être traités.

 

Reference

Palliative systemic therapy for advanced non-small cell lung cancer: Investigating disparities between patients who are treated versus those who are not.

Brule SY, Al-Baimani K, Jonker H, Zhang T, Nicholas G, Goss G, Laurie SA, Wheatley-Price P.

Lung Cancer 2016; 97:15-21

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer