Journal of Thoracic Oncology

Quels marqueurs pour prévoir la réponse à l’immunothérapie des patients atteints de cancers épidermoïdes de stades précoces ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2019

Immunothérapie, Traitement péri-opératoire, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Anatomo-pathologie

L’utilisation des inhibiteurs de points de contrôles de l’immunité en situation néo adjuvante ou adjuvante pour la prise en charge des formes localisées de cancers bronchiques non à petites cellules, amène à tenter d’isoler des facteurs prédictifs de réponse. L’objet de l’étude commentée ici était d’évaluer chez des patients atteints de carcinomes épidermoïdes opérés :

  • le taux de marquage PDL1 (cut offretenu de 50%), évalué par test Dako 22C3 chez 255 patients.
  • La charge mutationnelle (estimée par séquençage génomique sur un panel représentant 1537 gènes) évaluée chez 199 des 255 patients (les détails sur le panel feront l’objet d’une publication à part).
  • Une signature génique de lymphocytes T effecteurs et d’interféron gamma (CD8A, CXCL9, CXCL10, INFG, GZMA, GZMB, EOMES, TBX21).

On retrouve dans cette population issue de 6 centres américains (chaque centre devant identifier des pièces opératoires d’environ 50 patients décédés de leurs cancer ou ayant un recul d’au moins 3 ans dans leur maladie) un taux de PDL1>50% chez seulement 9.8%.  Ceci est consistant avec les données de la littérature pour les stades précoces, qui laisseraient penser que la proportion d’expression de PDL1 augmente avec la progression de la maladie, peut-être par un phénomène de sélection qui fait qu’au fil du temps, les cellules qui n’expriment pas PDL1 sont éliminées par les lymphocytes et ne restent que les PDL1+. 

On note une corrélation quasi linéaire entre les taux d’ARNm pour PDL1 et PDL2 et l’expression protéique en surface des cellules  (PDL1 : p < 0.0001, r = 0.62) et PD-L2 : p < 0.0001, r = 0.45). 

Ceci était également retrouvé sur les cellules infiltratives (TILs p = 0.033 pour PDL1 et PDL2). Le nombre médian de mutations somatiques par MégaBases (Mb) était de 31 (17–195). La valeur moyenne était de 35 par Mb. La signature génétique (basée sur les huit gènes détaillés avant) visait à évaluer l’environnement tumoral. Il n’est pas identifié de corrélation entre cette signature et les caractéristiques cliniques ou pronostiques.

Au total, chacun de ces marqueurs semble indépendant des autres et aucun n’est corrélé à la survie globale. L’absence de lien significatif avec PDL1 est peut être liée  au faible pourcentage de patients positifs (9.8%) à plus de 50%. Quoi qu’il en soit, il semble indispensable de développer des biomarqueurs composites pour tenter d’identifier les meilleurs candidats en néo adjuvant.

Reference

Correlation of PD-L1 Expression with Tumor Mutation Burden and Gene Signatures for Prognosis in Early-Stage Squamous Cell Lung Carcinoma.

Yu H, Chen Z, Ballman KV, Watson MA, Govindan R, Lanc I, Beer DG, Bueno R, Chirieac LR, Chui MH, Chen G, Franklin WA, Gandara DR, Genova C, Brovsky KA, Joshi MM, Merrick DT, Richards WG, Rivard CJ, Harpole DH, Tsao MS, van Bokhoven A, Shepherd FA, Hirsch FR.

J Thorac Oncol2019; 14 : 25-36

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