Journal of Thoracic Oncology

Radiothérapie post-opératoire des cancers opérés pN2

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2015

Traitement péri-opératoire, Radiothérapie / Radiofréquence

La radiothérapie post-opératoire est délétère dans les cancers de stades précoce et sa place reste indéterminée dans les cancers de stade III N2 (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12535431).  Toutefois des arguments en faveur d’un rôle bénéfique dans les cancers des stades N2 ont été apportés par l’étude ANITA (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18439766) ou la SEER database (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16769986), mais ces données restent très discutées.

Voici une nouvelle étude de registre nord américaine, réalisée à partir de la National Cancer Database dans la quelle un grand nombre de sujets  atteints de cancer aux USA sont inclus.

Dans ce registre, ont été identifiés les dossiers de plus de 30 000 patients, opérés et dont la résection a été complète (R0), dont 11% ont reçu une radiothérapie post-opératoire. Comme dans la méta-analyse citée plus haut la radiothérapie était délétère pour les stades N1 ou N0 mais elle était ici bénéfique pour les cancers N2 :

Statut ganglionnaire

Taux de survie à 5 ans (%)

p

Radiothérapie

Pas de radiothérapie

p N0 (n=5836)

37,7

48

0,009

p N1 (n =17737)

34,8

39,4

<0,001

p N2 (n=6879)

34,1

27,8

<0,001

Chez les patients classés pN2, l’effet de la dose reçue était important :

-       les patients qui ont reçu entre 45 et 54 Gy avaient un taux de survie à 5 ans significativement supérieur à celui des patients qui n’avaient pas reçu de radiothérapie.

-       En revanche, les patients qui ont reçu plus de 54 Gy avaient un taux de survie à 5 ans non différent de celui des patients qui n’avaient pas reçu de radiothérapie.

Une analyse multivariée a été effectuée pour ces patients pN2 prenant en compte l’âge, le sexe, le score de Charlson, le type de chirurgie, la taille de la tumeur, l’histologie, et le fait d’avoir ou non reçu une chimiothérapie ou une radiothérapie adjuvante. Les résultats concernant la radiothérapie étaient les suivants :

-       le fait de recevoir une radiothérapie n’améliorait pas la survie,

-       le fait de recevoir une radiothérapie à une dose située entre 45 et 54 Gy était un facteur indépendant d’amélioration significative de la survie,

-       et le fait de recevoir une radiothérapie à une dose supérieure à 54 GY était associé à une diminution significative de la survie par rapport à l’absence de radiothérapie.

 

La réponse définitive à la question de la radiothérapie post-opératoire des N2 passe par un essai randomisé de phase III. C’est l’objectif que s’est donné l’essai IFCT 0503-LungArt que coordonne pour l’IFCT Cécile Le Péchoux (http://www.ifct.fr). 

Reference

Re-evaluation of the role of post-operative radiotherapy and the impact of radiation dose for non-small cell lung cancer using the National Cancer Database.

Corso CD, Rutter CE, Wilson LD, Kim AW, Decker RH, Husain ZA.

J Thorac Oncol  2015; 10 : 148–155

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