Journal of Clinical Oncology

Radiothérapie post-opératoire des pN2 : encore une grande étude de cohorte américaine

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2015

Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

La radiothérapie post-opératoire est délétère dans les cancers de stades précoce et sa place reste indéterminée dans les cancers de stade III N2 (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12535431).  Toutefois des arguments en faveur d’un rôle bénéfique dans les cancers des stades N2 ont été apportés par l’étude ANITA (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18439766), et par les études de la SEER database (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16769986, et de la National Cancer Database

 /le-risque-de-seconds-cancers-est-eleve-et-le-reste-longtemps-apres-traitement-des), mais ces données restent très discutées car elles n’ont pas le poids des études randomisées.

Voici de nouveaux résultats qui concernent spécifiquement près de 5000 patients pN2 de la National Cancer Database. Ils ont été opérés et ont bénéficié d’une chimiothérapie post-opératoire. Parmi ces patients traités entre 2006 et 2010, 41,3% ont reçu une radiothérapie post-opératoire.

En analyse multivariée, les facteurs qui étaient de façon indépendante liés avec une augmentation de survie étaient l’âge jeune, le sexe féminin, la résidence urbaine, un score de Charlson bas, une tumeur de petite taille, le fait d’avoir reçu une polychimiothérapie, le fait d’avoir été opéré au moins par lobectomie  … Et le fait d’avoir reçu une radiothérapie post-opératoire (HR : 0,888; 95%CI, 0,798-0,988).

Les résultats, ajustés à toutes les autres variables qui en analyse multivariée sont liées à la survie, sont les suivants :

 

Radiothérapie adjuvante

Pas de radiothérapie adjuvante

p

Médiane de survie (mois) :

45,2

40,9

0,027

Taux de survie à 3 ans (%) :

59,9

55,7

Taux de survie à 3 ans (%) :

38,4

34,6

Cette étude de registre, comme les autres antérieurement rapportées, suggère que la radiothérapie moderne a probablement un effet bénéfique sur la survie des patients opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules pN2 et ayant reçu une chimiothérapie adjuvante. Les auteurs américains de ce travail soulignent en conclusion : « Investigators are strongly encouraged to enroll patients on randomized trials such as LungART ». On ne peut qu’une fois de plus s’associer à ce souhait.

Reference

Postoperative Radiotherapy for Pathologic N2 Non-Small-Cell Lung Cancer Treated With Adjuvant Chemotherapy: A Review of the National Cancer Data Base.

Robinson CG, Patel AP, Bradley JD, DeWees T, Waqar SN, Morgensztern D, Baggstrom MQ, Govindan R, Bell JM, Guthrie TJ, Colditz GA, Crabtree TD, Kreisel D, Krupnick AS, Patterson GA, Meyers BF, Puri V.

J Clin Oncol. 2015 Feb 9. pii: JCO.2014.58.5380. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer