Journal of Thoracic Oncology

Radiothérapie stéréotaxique après pneumonectomie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2014

Radiothérapie / Radiofréquence, Chirurgie

La survenue d’un nouveau cancer ou d’une récidive après une pneumonectomie ne laisse pas beaucoup de possibilités thérapeutiques. La radiothérapie stéréotaxique en est une.

Les auteurs de cette étude menée à Toronto se sont servis d’une base de données prospective tenue à jour depuis 2004 pour identifier 13 patients qui ont eu une radiothérapie stéréotaxique après pneumonectomie. L’un des patients a même eu deux lésions traitées ainsi.

Ces patients ont été traités par radiothérapie stéréotaxique après une période assez longue (médiane 6 ans) après la pneumonectomie réalisée dans la grande majorité des cas pour un cancer bronchique non à petites cellules. Cinq patients avaient eu également une radiothérapie adjuvante. Onze lésions étaient périphériques. Seulement trois étaient histologiquement confirmées; dans les autres cas,  la biopsie n’était pas réalisée compte tenu de ses risques. Dans les autres cas, c’est la croissance et la fixation du FDG qui ont été à la base du diagnostic qui était porté en RCP. 

Plus de la moitié des patients ont reçu 48 Gy en 4 fractions. Les autres ont reçu davantage (60, 54 ou 50 et 2 à 4 fractions). Le suivi médian était de 2 ans.

Aucune récidive locale, une seule récidive régionale et 3 récidives métastatiques ont été observées.

La survie médiane a été de 29 mois. La survie à un an de 69% et à 2 ans de 61%.

Deux patients ont eu une pneumopathie radique de grade ≥3.

Pour les patients qui ont eu des explorations fonctionnelles respiratoires après radiothérapie, les modifications fonctionnelles étaient minimes.

 

La principale réserve qu’on peut avoir pour cette étude rétrospective monocentrique est que seulement 3 des 14 lésions ont été histologiquement prouvées. Bien sur, la biopsie sous scanner sur poumon unique est un geste potentiellement dangereux. D’autres gestes diagnostiques auraient été toutefois probablement possibles et sans danger ne serait-ce que la broncho-fibroscopie, idéalement aidée par les techniques de navigation (http://www.em-consulte.com/article/146547, /prev-em-onco/2650) ou l’échoendoscopie (/le-nedaplatin-remplacera-t-il-le-cisplatine-en-premiere-ligne-des-cancers-epidermoides) . Même le simple examen cytologique des aspirations bronchiques et l’examen cytologique des expectorations auraient probablement pu permettre l’obtention d’un diagnostic cytologique dans un certain nombre de cas.

Il n’en reste pas  moins que la radiothérapie stéréotaxique doit être systématiquement discutée dans un tel contexte. Toutefois, du fait de sa  toxicité potentielle et de son coût, sa pratique sans preuve histologique doit, de notre point de vue,  rester l’exception.   

Reference

Stereotactic body radiotherapy in patients with previous pneumonectomy: safety and efficacy.

Thompson R1, Giuliani M, Yap ML, Atallah S, Le LW, Sun A, Brade A, Cho BC, Bezjak A, Hope A.

J Thorac Oncol 2014; 9 : 843-7.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer