Journal of Clinical Oncology

Résistance aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR : une nouvelle étude.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2015

Thérapeutique ciblée

l’AUY922 est un inhibiteur de HSP90 qui pourrait permettre de prévenir la résistance aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR. 

L’étude publiée ici est une étude de phase I-II menée aux Etats unis destinée à des patients présentant des adénocarcinomes pulmonaires avec mutation activatrice de l’EGFR, traités par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR et ayant développé une résistance à ce traitement.

La phase I avait pour objet de calculer la dose maxima tolérée de cette association. L’objectif primaire de l’étude de phase II était le taux de réponse.

Dans la phase I une escalade de dose de l’association AUY922 et erlotinib  a été réalisée, permettant de définir la dose maxima tolérée qui a été utilisée en phase II (AUY922 à 70 mg/m2 IV, une fois par semaine et erlotinib à 150 mg par jour).

Toxicité

Au total, 37 patients présentant un cancer bronchique non à petites cellules avec mutation EGFR ont été traités, tous évaluables pour la toxicité. Les effets secondaires les plus fréquemment observés en phase I étaient la diarrhée, les rash, les nausées et la fatigue. En phase II, les mêmes effets étaient retrouvés mais 72% des patients ont rapportés des épisodes de cécité nocturne, le plus souvent de grade 1. Il n’y a pas eu de toxicité de grade 4 ou 5.

Efficacité

Quatre (16%) patients parmi les 25 traités à la dose maxima tolérée ont eu une réponse partielle confirmée et 10 une stabilité qui a duré plus de 6 mois chez 4 patients.

La durée du traitement a été limitée par la toxicité, notamment par ces troubles oculaires décrits avec plusieurs inhibiteurs de HSP90. Cette notion, jointe au fait que l’efficacité de cette association est tout de même modérée, a conduit à ce qu’aucune étude supplémentaire ne soit planifiée.

Reference

Phase I/II Study of HSP90 Inhibitor AUY922 and Erlotinib for EGFR-Mutant Lung Cancer WithAcquired Resistance to Epidermal Growth Factor Receptor Tyrosine Kinase Inhibitors.

Johnson ML, Yu HA, Hart EM, Weitner BB, Rademaker AW, Patel JD, Kris MG, Riely GJ.

J Clin Oncol. 2015 Apr 13. pii: JCO.2014.59.7328

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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