Journal of Clinical Oncology

Résultats à 5 ans des études CheckMate 017 et 057

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2021

Immunothérapie

Les études de phase III CheckMate 017 (cliquer ici)  et CheckMate 057 (cliquer ici) comparant le docetaxel  au nivolumab en deuxième ligne respectivement dans les cancers épidermoïdes et non épidermoïdes ont toutes deux montré un bénéfice significatif de survie sous nivolumab. Ce bénéfice se traduisait par une augmentation de la durée médiane de survie :  9, 2 vs 6 mois dans les épidermoïdes et 12,2 vs 9,4 mois dans les non épidermoïdes.  Le profil de toxicité était favorable  ces résultats ont permis ainsi l’enregistrement du nivolumab dans cette indication. Plusieurs résultats ont été publiés, confirmant ces résultats à 2 ans, 3 ans et 4 ans. 

Ce sont les résultats poolés de ces deux études à 5 ans qui sont présentés ici avec une durée médiane de suivi de 69,5 et 69,4 mois dans les deux études. 

A ce stade la survie reste significativement plus longue sous nivolumab (HR : 0,68 ; (95%CI 0,59-0,78). Les taux de survie à 5 ans sont respectivement sous nivolumab et docetaxel :

  • De 13,4% et 2,6% pour l’analyse poolée des deux essais,
  • De 12,3% et 3,6% pour les cancers épidermoïdes,
  • Et de 14% et 2,1% pour les non épidermoïdes. 

Cette différence de survie à 5 ans restait importante que le statut PD-L1  soit positif (18,3 vs 3,4%) ou qu’il soit négatif (8 vs 2%). Elle était observée dans tous les sous-groupes de patients notamment chez ceux qui avaient des métastases hépatiques. 

Le taux de survie sans progression à 5 ans était de 8% sous nivolumab et 0% sous docetaxel. 

De façon intéressante, les patients qui ne progressaient pas à 2 ans, 3 ans et 4 ans avaient :

  • une forte probabilité (59,6%, 78,3% et 87,5%) de ne pas progresser à 5 ans. 
  • Et une forte probabilité (82%, 93% et 100%) d’être vivants à 5 ans.

Les caractéristiques des survivants à 5 ans des deux bras étaient globalement les mêmes que celles de l’ensemble de la population.

Il est enfin intéressant de noter que tous les patients qui sont vivants à 5 ans n’étaient pas répondeurs :

  • Qu’il s’agisse du bras nivolumab : certes parmi ces 50 patients,  5 patients étaient en réponse complète et 34 en réponse partielle, mais 8 étaient en stabilité et 3 étaient en progression. 
  • Ou du bras docetaxel ou parmi les 9 patients vivants à 5 ans, 4 avaient une réponse partielle, 2 une stabilité et 3 une progression. Parmi ces 9 patients, tous ont reçu un traitement ultérieur dont 3 ont reçu du nivolumab dans le cadre d’un crossover  et 4 une autre immunothérapie.   

Aucun nouveau signal de toxicité n’a été observé. 

Ces données de survie à 5 ans, observées chez des patients antérieurement traités,  paraissent extrêmement importantes et plus informatives que les chiffres de survies médianes initialement publiés. Elle constituent une étape importante dans l’histoire de l’oncologie thoracique.

 

Reference

Five-Year Outcomes From the Randomized, Phase III Trials CheckMate 017 and 057: Nivolumab Versus Docetaxel in Previously Treated Non-Small-Cell Lung Cancer.

Borghaei H, Gettinger S, Vokes EE, Chow LQM, Burgio MA, de Castro Carpeno J, Pluzanski A, Arrieta O, Frontera OA, Chiari R, Butts C, Wójcik-Tomaszewska J, Coudert B, Garassino MC, Ready N, Felip E, García MA, Waterhouse D, Domine M, Barlesi F, Antonia S, Wohlleber M, Gerber DE, Czyzewicz G, Spigel DR, Crino L, Eberhardt WEE, Li A, Marimuthu S, Brahmer J.

J Clin Oncol. 2021 Jan 15. Online ahead of print

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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