Journal of the American Medical Association

Résultats du Lung Cancer Mutation Consortium.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2014

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Le Lung Cancer Mutation Consortium (LCMC) réunit 14 centres américains qui ont exploré des adénocarcinomes métastatiques de 2009 à 2012 en testant jusqu’à 10 drivers oncogéniques chez des patients de PS 0-2.

L’objectif principal était de définir la fréquence de ces drivers oncogéniques.

Pendant cette période de 3 ans 1102 patients ont été éligibles à cette étude. Parmi eux, 60% étaient des femmes et 34% étaient non fumeurs.

Au total 733 spécimens ont été testés pour les 10 gênes. Les résultats concernant les analyses et le pourcentage des patients traités sont résumés sur le tableau ci-dessous.

 

Patients

Patients traités[1]

 

N

%

%

Patients avec 1 driver oncogénique

442

64

 

Patients avec 2 drivers oncogéniques

24

 

KRAS

182

25

9

EGFR (mutations de sensibilité)

122

17

83

EGFR (autres mutations)

29

4

66

Réarrangement ALK

57

8

65

Mutation ERBB2

19

3

48

Mutation BRAF

16

2

17

Mutation PIK3CA

6

<1

 

Mutation NRAS

5

 

Mutation MEK1

1

 

Amplification MET

5

50

Vingt sept patients avaient deux drivers oncogéniques.

La médiane de survie des 938 patients qui ont pu être suivis était de 2,7 ans. Celle des patients qui avaient un driver oncogénique et qui ont reçu un traitement ciblé était de 3,5 ans, celle des patients qui avaient un driver oncogénique et qui n’ont pas reçu un traitement ciblé était de 2,4 ans et celle des patients qui n’avaient pas de driver oncogénique et qui ont reçu un traitement ciblé était de 2,1 ans.

Cette étude démontre la faisabilité de la recherche de plusieurs drivers oncongéniques chez un grand nombre de patients. Elle démontre aussi que chez ces patients, lorsque la recherche de drivers oncogéniques est positive, un traitement ciblé est administré dans un grand nombre de cas. Il est probable que l’utilisation des traitements ciblés prolonge la survie sans que cela soit certain car il est possible que les patients chez les quels ces examens ont été réalisés, et plus encore ceux qui ont été traités, soient sélectionnés. Seules des études randomisées sont susceptibles de démontrer une augmentation de la survie.  

Les résultats complets de l ‘étude biomarqueurs France réalisée par l’IFCT sous l’égide de l’INCa (http://www.ifct.fr) et coordonnée par Fabrice Barlési sont attendus avec impatience car cette étude sera beaucoup plus informative de ce qui se passe réellement dans la « vraie vie » en France,  puisque c’est la quasi-totalité des examens effectués pendant un an qui ont été l’objet de cette étude. Ainsi, cette exhaustivité quasi totale sera beaucoup plus représentative des pratiques françaises (quels malades sont testés ?), des résultats d’ensemble des tests moléculaires et des conséquences des résultats de ces tests sur les traitements et la survie.



[1] en fonction de ces résultats

Reference

Using multiplexed assays of oncogenic drivers in lung cancers to select targeted drugs.

Kris MG1, Johnson BE2, Berry LD3, Kwiatkowski DJ4, Iafrate AJ5, Wistuba II6, Varella-Garcia M7, Franklin WA7, Aronson SL8, Su PF3, Shyr Y3, Camidge DR7, Sequist LV5, Glisson BS6, Khuri FR9, Garon EB10, Pao W3, Rudin C11, Schiller J12, Haura EB13, Socinski M14, Shirai K15, Chen H3, Giaccone G16, Ladanyi M1, Kugler K7, Minna JD12, Bunn PA7.

JAMA  2014; 311 : 1998-2006

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Revue : British Journal of Cancer