Journal of Thoracic Oncology

Résultats à long terme d’un essai de radiochimiothérapie dans les CBNPC stades III

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2017

Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

On entend souvent dire que les études qui concernent la radiochimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules de stade III sont publiées trop tôt et qu’on dispose de peu de données sur la survie à long terme.

C’est justement l’objet de cette étude que de publier les données de survie à long terme des patients traités dans un essai de phase I, l’essai NCCTG N0028 qui a cherché à établir la dose de radiothérapie maxima tolérée.

Les patients inclus dans cette étude présentaient un cancer bronchique non à petites cellules de stade III inopérable, un PS <2, et recevaient une chimiothérapie hedomadaire par carboplatine (AUC2) et paclitaxel (50 mg/m2). La radiothérapie était administrée par fractions de 2 Gy à doses croissantes.

Vingt cinq patients évaluables ont été inclus dans cette étude, ils avaient de 48 à 83 ans. Vingt d’entre eux avaient un cancer de stade III et 5 un cancer de stade I ou II.

Successivement des groupes de 3 patients ont reçu des doses croissantes de radiothérapie allant de 70 à 78 Gy et 3 ont ainsi reçu 70Gy, 18, 74 Gy et 4 78Gy. Les patients ont tous été suivis jusqu’au décès et au minimum 5 ans pour les patients qui ont survécu.   

Les chiffres de survie sont indiqués ci-dessous :

 

Ensemble

Stade I et II

Stades III

Survie médiane (mois) :

42,5

52,9

39,8

Taux de survie à 5 ans (%)

20

40

15

PFS  médiane (mois)

 

NA

13,9

Deux effets adverses par infection, 1 par toxicité pulmonaire et 1 par hémorragie digestive ont entrainé le décès, ce qui porte donc à 4 le nombre de toxicités de grade 5.  Les toxicités de grade 3 et 4 sont par ailleurs survenues dans 60 et 4% des cas.

Enfin 17 malades ont progressé, le plus souvent par métastase (48%) mais aussi localement (20%).

Ces résultats, même s’ils concernent peu de malade, sont particulièrement intéressants car ils démontrent bien que l’augmentation du contrôle local qu’on obtient lorsqu’on augmente les doses de radiothérapie n’empêche pas la survenue d’un taux élevé de décès dus non seulement à une toxicité importante mais aussi à un taux de métastases qui reste très élevé. Rappelons aussi que la médiane de survie à près de 40 mois obtenue chez les malades atteints de cancers de stade III dans cet essai de phase I n’a pas pu être reproduite en phase III  avec 74 Gray puisqu’elle n’était que 20 mois, bien inférieure à celle qui était obtenue avec des doses moindres de radiothérapie (cliquer ici) .

 

Reference

Long-Term Results of a Trial of Concurrent Chemotherapy and Escalating Doses of Radiation for Unresectable Non-Small Cell Lung Cancer: NCCTG N0028 (Alliance).

Schild SE, Hillman SL, Tan AD, Ross HJ, McGinnis WL, Garces YA, Graham DL, Adjei AA, Jett JR; Mayo Clinic, North Central Cancer Treatment Group..

J Thorac Oncol 2017 Apr; 12 : 697-703

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