Journal of Thoracic Oncology

Sélectionner les patients pour la recherche de translocation ALK-EML4

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2014

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Dans cette étude prospective monocentrique menée à Munich, les cliniciens étaient incités à prescrite la recherche de translocation ALK-EML4 chez les patients qui avaient un certain nombre de caractéristiques cliniques bien définies :

-       un âge relativement jeune,

-       une survie relativement prolongée sous un traitement standard,

-       un sexe féminin,

-       un statut non tabagique ou un tabagisme modéré,

-       un adénocarcinome,

-       un statut EGFR négatif.

Ces recommandations, largement diffusées auprès des cliniciens, étaient volontairement peu précises (par exemple le nombre maximum de cigarettes n’était pas précisé) et les cliniciens étaient libres de prescrire cette recherche même chez des patients qui n’avaient pas un ou plus de ces critères.

 

En un an et demi, 61 patients ont été enrôlés dans cette étude.

L’âge moyen était de 56 ans, 41 % étaient des femmes, 90 % avaient un adénocarcinome, 41%  avaient un statut mutationnel documenté et tous sauf 3 étaient de type sauvage. Les échantillons tumoraux de 55 d’entre eux (90,2 %) ont pu être testés.

Dix d’entre eux (16,4 %) avaient une recherche positive. Il s’agissait significativement plus de femmes, de petits ou non fumeurs (24,5 vs 5,2 PA) et le nombre de lignes de chimiothérapie était significativement supérieur.

Il y avait, chez les patients qui présentaient une translocation ALK-EML4, une tendance non significative a une meilleure réponse à la chimiothérapie systémique et a une plus longue PFS.

Chez les patients qui avaient reçu du pemetrexed  en monothérapie ou en association, la PFS était significativement plus longue chez les patients qui présentaient une translocation ALK-EML4 que chez les patients sans translocation.

Ces 10 patients ont été traités par crizotinib.  Tous ont eu un bénéfice clinique qui dans 4 cas a été supérieur à 15 mois et se poursuit.

 

Pour les pays dans lesquels la recherche systématique de translocation ALK-EML4 n’est pas réalisable chez tous les patients atteints d’adénocarcinome,  l’approche proposée ici parait utile. Notamment la sélection des patients qui ont eu une réponse prolongée sous un traitement standard est une approche qu’il semble originale. De même cette politique d’incitation relativement souple sans que des critère trop rigides soient imposés nous semble  intéressante.

Reference

Preselection Based on Clinical Characteristics in German Non-Small-Cell Lung Cancer Patients Screened for EML4-ALK Translocation.

Tufman AL, Edelmann M, Gamarra F, Reu S, Borgmeier A, Schrödl K, Zauber R, Müller-Lisse U, Huber RM.

J Thorac Oncol 2014; 9 : 109-13.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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