Annals of Oncology

Selumetinib et erlotinib et statut KRAS : une étude de phase II.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2016

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

KRAS est une mutation mutuellement exclusive avec EGFR et sa présence, observée dans environ 20% des cas, est en général prédictive d’une résistance aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR. Par ailleurs les tumeurs qui ont une mutation de la voie RAS/RAF/MEK/ERK peuvent être sensibles au selumetinib qui est un inhibiteur de MEK1 et 2 et dont l’activité en association au docetaxel a été suggérée par une étude de phase II chez les KRAS mutés (cliquer ici).

Dans l’étude de phase II publiée ce mois-ci et sponsorisée par le NCI, les patients traités par une première ligne de chimiothérapie à base de platine (ou l’ayant refusé) recevaient un traitement différent selon leur statut KRAS :

  • Les KRAS sauvages étaient randomisés entre erlotinib 150 mg ou erlotinib 100 mg et selumetinib 150 mg, avec comme objectif principal la survie sans progression.
  • Les KRAS mutés étaient randomisés entre selumetinib 150 mg ou erlotinib 100 mg et selumetinib 150 mg, avec comme objectif principal le taux de réponse.

En 3 ans, 5 institutions américaines ont inclus 79 patients, 41 mutés KRAS et 38 sauvages, les caractéristiques des deux cohortes étant à peu près comparables.

Les principales toxicités liées au traitement dans les deux cohortes étaient les diarrhées et les rashs cutanés.  La fréquence des toxicités était très augmentée chez les patients qui recevait un traitement combiné (il y avait par exemple 87% de diarrhées, dont 37% de grade 3).

Aucune différence significative en terme d’efficacité entre les 2 bras de chaque cohorte n’a été observée. Ces résultats sont résumés sur le tableau ci-dessous :

 

KRAS sauvages

KRAS mutés

 

E

E+S

S

S+E

N

19

19

11

30

Réponse (%)

5

12

0

10

Taux de contrôle de la maladie (%)

47

35

89

43

PFS (mois)

2,4

2,1

4

2,3

Survie globale (mois)

6,3

12,9

10,5

21,8

Des modifications immunologiques semblaient corrélées à la survie sans progression  et à la survie globale  chez les patients qui ont reçu du selumetinib, mais ces résultats demandent confirmation car il s’agit de petits nombre de patients.

La conclusion essentielle de cette étude  est que finalement l’association selumetinib et erlotinib ne sera pas développée du fait de sa toxicité. 

Reference

Selumetinib with and without erlotinib in KRAS mutant and KRAS wild-type advanced nonsmall-cell lung cancer.

Carter CA, Rajan A, Keen C, Szabo E, Khozin S, Thomas A, Brzezniak C, Guha U, Doyle LA, Steinberg SM, Xi L, Raffeld M, Tomita Y, Lee MJ, Lee S, Trepel JB, Reckamp KL, Koehler S, Gitlitz B, Salgia R, Gandara D, Vokes E, Giaccone G.

Ann Oncol. 2016; 27 : 693-9.

58 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer