Journal of Clinical Oncology

Sorafenib et chimiothérapie en première ligne : l’étude NExUS

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2012

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Nous avons déjà parlé dans ce site du développement du sorafenib dans le cancer bronchique non à petites cellules en rapportant les résultats d’un essai de phase II ou il était associé soit à l’erlotinib soit à la gemcitabine chez des sujets âgés (/prev-em-onco/2166). 

Il s’agit maintenant d’une étude internationale prospective randomisée menée chez 904 patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules étendus  de PS 0 ou 1. Les critères d’éligibilité étaient relativement larges, en tout cas plus larges que d’autres études de phase III récentes (/le-necitumumab-associe-la-chimiotherapie-prolonge-significativement-la-survie-des).

Ils étaient randomisés pour recevoir :

  • soit gemcitabine et cisplatine et sorafenib suivi de sorafenib en maintenance en cas de réponse ou de stabilisation,
  • soit cette même chimiothérapie accompagnée puis suivie d’un placebo.

L’objectif principal était la survie globale. Huit cents patients étaient nécessaires pour mettre en évidence un gain de survie de 30% dans le bras expérimental.

Parmi les 904 patients randomisés 132 présentaient un cancer épidermoïde. ils ont été exclus de l’analyse lorsqu’ont été connus les résultats de l’étude de phase III avec l’association carboplatine et paclitaxel qui montraient une importante toxicité chez les patients atteints de cancers épidermoïdes (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20212250).

Les résultats portent donc sur 772 patients. 

Les caractéristiques des deux groupes étaient similaires.

La médiane de survie était de 12.4 mois (95%CI, 10.9-13.7) dans le groupe  sorafenib et 12.5 mois (95% CI, 11.0-13.6 mois) dans le groupe placebo.

Aucune différence n’était non plus notée concernant la PFS (6 vs 5,5 mois) ou le taux de réponse.

Les effets adverses de grade 3 et 4 rapportés au traitement, dont la fréquence était doublée dans le bras sorafenib,  étaient : un syndrome mains-pieds (8.6% vs 0.3%), de la fatigue (7.3% vs 3.6%), un rash cutané  (5.7% vs 0.5%), et une hypertension (4.2% vs1.8%). L’incidence des toxicités hématologiques était la même.

Il semble que, compte tenu de ces résultats comparables à ceux de l’autre étude de phase III qui avait le même schéma avec l’association carboplatine et paclitaxel (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20212250) et à moins que de futurs biomarqueurs ne viennent définir des populations cibles, le développement du sorafenib dans le cancer bronchique non à petites cellules en première ligne ne soit plus à l’ordre du jour.

Reference

Phase III, Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Trial of Gemcitabine/Cisplatin Alone or With Sorafenib for the First-Line Treatment of Advanced, Nonsquamous Non-Small-Cell Lung Cancer.

Paz-Ares LG, Biesma B, Heigener D, von Pawel J, Eisen T, Bennouna J, Zhang L, Liao M, Sun Y, Gans S, Syrigos K, Le Marie E, Gottfried M, Vansteenkiste J, Alberola V, Strauss UP, Montegriffo E, Ong TJ, Santoro A.

J Clin Oncol. 2012 Jul 30. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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