Lung Cancer

Statut EGFR et métastases cérébrales

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2016

EGFR, Métastases cérébro-ménagées

Le but de ce travail rétrospectif canadien réalisé à partir d’un registre régional est de mieux connaître le lien entre le statut EGFR et l’incidence et l’évolution des métastases cérébrales. Cette étude a été menée de 2010 à 2012 et a inclus tous les patients de ce registre qui présentaient un cancer bronchique non à petites cellules non épidermoïdes ayant eu une recherche de mutations activatrices de l’EGFR, c’est à dire 543 patients parmi les 1373 patients de ce registre. 

Parmi ces 543 patients, 121 (22,3%) avaient une mutation activatrice de l’EGFR et 422 étaient EGFR non mutés. Parmi les mutés, 87% ont reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR (erlotinib 56,8% et gefitinib 40,5%)

alors que seulement 28% des EGFR sauvages en ont reçu. 

Au total 143 patients (26,3%) avaient des métastases cérébrales inaugurales sans que cette proportion ne diffère significativement entre les 2 cohortes (30 vs 25%).

En revanche, l’incidence cumulative de métastases cérébrales à 1 et 3 ans était significativement supérieure chez les mutés comme le montre le tableau ci dessous :

 

EGFR mutés

EGFR sauvages

p

Incidence cumulée à 1 an

39

28,1

0,04

Incidence cumulée à 3 ans

39,2

28,2

0,03

En analyse univariée et en analyse multivariée le statut EGFR positif et l’âge jeune étaient significativement liés à la présence de métastases cérébrales.

La médiane de survie était significativement plus longue chez l’ensemble des malades EGFR mutés que chez les EGFR sauvages (22,4 vs 7,9 mois, p<0,001) et également chez ceux qui avaient des métastases cérébrales (12,4 vs 5,8 mois, p=0,002). En analyse multivariée chez l’ensemble des malades la présence de métastases cérébrales et un mauvais PS étaient de mauvais facteurs pronostiques. Recevoir une chimiothérapie ou un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR étaient au contraire des facteurs pronostiques favorables.

Cette étude de registre n’apporte pas de données très nouvelles et confirme bien que les métastases cérébrales sont plus fréquentes chez les mutés que chez les EGFR sauvages. Elle montre que la durée de vie plus longue de ces malades n’est pas la seule explication. Elle isole un groupe de patients particulièrement exposés à ces métastases, les sujets jeunes présentant une mutation de l’EGFR chez lesquels l’incidence approche de 60%.  

Reference

EGFR mutation status on brain metastases from non-small cell lung cancer.

Hsu F, De Caluwe A, Anderson D, Nichol A, Toriumi T, Ho C.

Lung Cancer 2016; 96 : 101-7

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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