Annals of Oncology

Suivi prolongé des patients ayant des métastases hépatiques traités en deuxième ligne par Nivolumab ou Docetaxel dans les études CheckMate 017 et 057.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2018

Immunothérapie

L’activité du nivolumab en deuxième ligne a été démontrée il y a 3 ans par la fait que ce traitement, comparé à un standard représenté par le docetaxel, prolongeait significativement les durées médianes de survie des malades  atteints de cancers épidermoïdes de 6 à 9,2 mois  (cliquer ici) et de  9,4 à 12,2 mois chez ceux atteints de cancers non épidermoïdes (cliquer ici)

Le but de l’étude présenter ici est de donner des informations sur le suivi à long terme en focalisant cette étude sur les patients présentant des métastases hépatiques. 

Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient bien réparties et le suivi minimum des patients en vie était de 40,3 mois. 

A 3 ans, 7/131 (5%) des patients traités par nivolumab pour un cancer épidermoïde et 19/287 (7%) des patients traités par nivolumab pour un cancer non-épidermoïde étaient toujours sous traitement. En revanche, aucun patient sous docetaxel ne recevait encore ce traitement à cette date. Dans ce groupe docetaxel, 11 (8%) patients atteints de cancer épidermoïde et 32 (11%) patients atteints de cancer non-épidermoïde ont reçu secondairement une immunothérapie. C’était le cas de 25/34 (74%) des survivant à 3 ans de ce groupe. 

Le taux de survie à 3 ans était de 17% sous nivolumab et de 8% sous docetaxel et la durée médiane de réponse était de 23,8 mois sous nivolumab versus 5,6 sous docetaxel. 

Un peu moins du quart de l’ensemble des patients avaient des métastases hépatiques et la survie à 3 ans de ces malades était de 8% sous nivolumab versus 2% chez ceux qui ont reçu du docetaxel. 

La majorité des événements secondaires rapportés au traitement sous nivolumab sont survenus durant les trois premiers mois, et donc très peu de toxicités supplémentaires ont été recensées durant la troisième année (seulement 3 événements secondaires rapportés au traitement de grade 3 ou 4). 

Cet article contribue à démontrer combien l’effet bénéfique sur la survie quand il survient est durable, et ce même dans des cancers métastatiques de mauvais pronostic, tels que ceux qui comportaient des métastases hépatiques. Le fait que les ¾ des longs survivants sous docetaxel aient reçu une immunothérapie (alors que seulement 8 et 11% de l’ensemble des malades sous docetaxel en recevaient) confirme que c’est bien à l’immunothérapie que les patients qui ont une longue survie doivent cette survie, les chances d’atteindre 3 ans sous la seule chimiothérapie étant très faibles. Il n’est pas inintéressant de noter enfin qu’un certain nombre de longs survivants n’avaient comme meilleure réponse sous immunothérapie qu’une stabilité. 

On peut néanmoins regretter de ne pas trouver dans cet article d’informations sur le statut PD-L1 de ces longs survivants. 

 

 

Reference

Nivolumab versus docetaxel in previously treated advanced non-small-cell lung cancer (CheckMate 017 and CheckMate 057): 3-year update and outcomes in patients with liver metastases.

Vokes EE, Ready N, Felip E, Horn L, Burgio MA, Antonia SJ, Arén Frontera O, Gettinger S, Holgado E, Spigel D, Waterhouse D, Domine M, Garassino M, Chow LQM, Blumenschein G Jr, Barlesi F, Coudert B, Gainor J, Arrieta O, Brahmer J, Butts C, Steins M, Geese WJ, Li A, Healey D, Crinò L.

Ann Oncol2018; 29 : 959-965

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