Journal of Thoracic Oncology

Toxicité et qualité de vie du Nivolumab chez les sujets âgés et en mauvais état général.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2019

Immunothérapie, Cancers du sujet âgé, Mauvais PS

L’arrivée du nivolumab en oncologie thoracique a été un progrès majeur des dernières années. Son développement en deuxième ligne versus docetaxel était associé à une meilleure efficacité et à une tolérance globalement meilleure. 

L’étude rapportée ici est l’essai Checkmate 153, concernant les patients des USA et du Canada, traités en deuxième ligne, dans des conditions proches de celles de la vie réelle. La publication revient sur les données de tolérance et de PRO (patients reported outcomes) de l’ensemble des patients, y compris ceux avec un mauvais PS et ceux âgés de plus de 70 ans. 

L’objectif principal de l’essai était la survenue d’effets indésirables de grades 3 et 4, et la survenue d’éventuels grades 5.

Entre Avril 2014 et Mai 2017, 1426 patients ont été inclus, dont 556 (39%) avaient au moins 70 ans, et 128 (9%) avait un ECOG PS de 2.

Lorsqu’on compare les données entre l’ensemble de la population de l’étude, les patients de >70 ans et les patients de PS2, on note :

  • Un suivi de respectivement 7.9, 8.3 et 3.9 mois.
  • Une durée de traitement de 3 .2, 3.4 et 1.4 mois
  • Une dose intensité relative de 81%, 82%, et 81%
  • Quelle que soit la catégorie de patients, la progression, et le décès, ont été les deux motifs les plus fréquents d’arrêt du traitement. 

Dans ces trois catégories, les décès ont été rapportés chez 1007 patients (71%), 398 (72%) et 114 (89%) respectivement, dans chacune d’elle c’était la progression de la maladie qui était la cause principale du décès.

En terme de toxicité, ce sont les patients en PS2 qui en ont présenté le plus, avec 9% de grades 3-5 (contre 6% pour l’ensemble de la population et 6 % également pour les >70 ans). Néanmoins dans les taux d’effets secondaires de tout grade, les patients en PS 2 en ont moins présenté  que les patients des deux autres catégories (peut être simplement par le fait d’une durée de traitement inférieure) 

En terme de survie,la survie globale  était du même ordre entre la population générale et les sujets âgés (autour de 9.1 mois et 10.3 mois respectivement) alors qu’elle n’est que de 4 mois pour les patients PS2. On notera que malgré tout que les PRO s’améliorent dans tous les groupes, y compris chez les patients en PS2. 

Il s’agit d’une vaste cohorte de patients dont les caractéristiques sont très proches de la population générale, qui certes est mono bras et non comparative,  . Elle confirme que les inhibiteurs de point de contrôle immunitaires apportent un bénéfice chez les sujets âgés, validant le rationnel de l’essai  ELDERLY de l’IFCT  actuellement en phase de recrutement. Le profil de tolérance semble acceptable également chez ces patients. En revanche, les patients en PS2, peu représentés dans les essais thérapeutiques habituels, semblent tirer un bénéfice nettement moindre au prix d’une toxicité grave nettement supérieure, ce qui confirme la nécessité de respecter les AMM limitant l’indication aux patients de PS 0-1 en dehors d’essais thérapeutiques tels que l’essai IFCT SAVIMMUNE.

Reference

Safety, Efficacy, and Patient-Reported Health-Related Quality of Life and SymptomBurden with Nivolumab in Patients with Advanced Non-Small Cell Lung Cancer, Including Patients Aged 70 Years or Older or with Poor Performance Status (CheckMate153).

Spigel DR, McCleod M, Jotte RM, Einhorn L, Horn L, Waterhouse DM, Creelan B, Babu S, Leighl NB, Chandler JC, Couture F, Keogh G, Goss G, Daniel DB, Garon EB, Schwartzberg LS, Sen R, Korytowsky B, Li A, Aanur N, Hussein MA.

J Thorac Oncol2019; 14 : 1628-1639

59 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer