Traitement des patients atteints d’un cancer bronchique à petites cellules aux USA de 1985 à 2005

Malgré une recherche clinique active, il n’y a eu que peu de progrès dans le traitement des cancers bronchiques à petites cellules dans ces 30 dernières années. A partir d’une base de données regroupant les données de la SEER database et celles de Medicare, les auteurs de cette étude ont cherché à voir comment avaient évolué les prescriptions de chimiothérapie et l’impact de celles-ci sur la survie aux USA entre 1985 et 2005.  

Au total plus de 47 000 patients ayant un diagnostic de cancer bronchique à petites cellules ont été identifiés pendant cette période. Leur âge médian était de 71 ans. Ils avaient plus de 65 ans dans 84% des cas.

Moins de la moitié de ces malades (47,9%) ont reçu une chimiothérapie.

Cette proportion a augmenté au cours de l’étude :

• dans la période 1985-1990, 38% des patients seulement ont reçu une chimiothérapie.
• Dans la période 2000-2005 53% en ont reçu. Çette différence était  significative (p<0,001).

Un certain nombre de facteurs étaient liés au fait de recevoir une chimiothérapie : parmi ceux-ci retenons que les femmes recevaient significativement plus de chimiothérapie que les hommes, les personnes d’origine asiatiques et les blancs recevaient davantage  de chimiothérapie que les noirs et les hispaniques, les patients qui avaient un cancer bronchique à petites cellules  de stade précoce recevaient plus fréquemment une chimiothérapie que ceux qui avaient un cancer métastatique.

Enfin, davantage de malades qui recevaient une chimiothérapie recevaient également une radiothérapie (57 vs 42%).

La médiane de survie de l'ensemble des patients était de 7,2 mois, significativement meilleure chez ceux qui recevaient une chimiothérapie que chez ceux qui n’en recevaient pas (9,6 versus 3,6 mois, p<0,001).

Par ailleurs la survie s’améliorait significativement pendant cette période, aussi bien quand les patients ont reçu une chimiothérapie que quand ils n’en ont pas reçu. A noter enfin qu’il n’y avait pas de différence de survie entre les patients traités par cisplatine et par carboplatine. En revanche ceux traités par polychimiothérapie avaient de meilleures survies que ceux traités par monochimiothérapie.

Cette étude n’apporte pas de connaissances nouvelles concernant le fait que la survie des malades qui reçoivent une chimiothérapie est très supérieure à celle de ceux qui n’en reçoivent pas. Elle montre que pendant cette période la survie des patients a un peu augmenté, qu’ils soient traités ou non, ce qui laisse supposer que l’amélioration des résultats observés chez les malades traités sont probablement dus à l’amélioration de la prise en charge globale des patients et notamment des traitements de confort,  et non à celle de la chimiothérapie qui a peu changé pendant cette période. Elle apporte des informations assez étonnantes sur le fait qu’aux USA plus de 50% des patients qui ont un cancer bronchique à petites cellules ne reçoivent pas de chimiothérapie. Bien qu’on ait pas d’informations sur l’altération de l’état général, et notamment le PS, et le nombre de comorbidités de ces patients  qui sont de grands fumeurs, on peut supposer  que ces facteurs puissent expliquer partiellement ce chiffre mais il ne suffit surement pas à l’expliquer totalement.

Ces chiffres en tout cas ne sont très probablement pas transposables à la France.