The Journal of thoracic and cardiovascular surgery

Un BMI élevé n’est pas lié dans cette étude à une élévation de la mortalité et de la morbidité post-opératoire.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2013

Chirurgie

En mai dernier, nous commentions sur ce site un travail issu d’une grande base de données nord-américaine sur le risque des lobectomies chez les malades obèses[1] (/prev-em-onco/3311). Ce travail montrait que la mortalité péri-opératoire était supérieure chez ceux-ci (2 vs 1,2%), notamment du fait d’un excès de complications post-opératoires.

L’étude publiée ici est une étude rétrospective unicentrique qui porte sur 320 patients qui ont bénéficié d’une résection pour cancer broncho-pulmonaire entre 2006 et 2010.

Parmi ces patients dont la moyenne d’âge était de 67 ans, 121 avaient un BMI <25 et 199 un BMI ≥25. Parmi ces derniers, 124 (38,7%) avaient un surpoids (BMI de 25 à 29,9) et 75 une obésité (BMI ≥30). Les caractéristiques des patients à BMI normal ou élevé ne différaient pas.

Aucune différence significative n’a été notée entre les taux de morbidité, de mortalité à 30 jours, les durées de séjour et les durées de drainage (tableau ci dessous).

BMI <25

BMI ≥25

p

Fibrillation auriculaire (%)

9,09

12,06

0,46

Insuffisance respiratoire (%)

9,9

8,5

 

Embolie pulmonaire (%)

0,8

1,5

1

Durée médiane de séjour (jours)

5

4

0,5

Durée médiane de drainage (jours)

3

3

0,05

Mortalité à 30 jours (%)

1,25

0,62

0,29

 

Il y a eu seulement 2 décès chez les patients dont le BMI était ≥25, un par embolie pulmonaire, l’autre par accident vasculaire cérébral.

Il n’est pas illogique que cette étude montre des résultats différents de ceux de l’étude rapportée en mai : elle porte en effet sur des patients dont le BMI est ≥25 et la majorité de ceux ci n’ont qu’un simple surpoids, alors que l’étude analysée en mai ne portait que sur des obèses. Quoiqu’il en soit, les conclusions restent les mêmes : un BMI élevé ne doit pas faire récuser la chirurgie du cancer du poumon.  On notera néanmoins qu’on manque de données à la lecture de ces deux articles sur les patients qui présentent une obésité sévère ou morbide.



[1] Rappel de quelques définitions : 

IMC (BMI)

Définition

25-30

Surpoids

30-35

Obésité

35-40

Obésité sévère

≥40

Obésité morbide

Reference

Morbidities of lung cancer surgery in obese patients.

Dhakal B, Eastwood D, Sukumaran S, Hassler G, Tisol W, Gasparri M, Choong N, Santana-Davila R.

J Thorac Cardiovasc Surg 2013; 146 : 379-84

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer