Cancer

Un essai de phase 2 avec du dacomitinib

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2014

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Nous avions rapporté sur ce site il y a près de 2 ans en étude de phase II randomisée comparant le dacotinib, un inhibiteur irréversible des récepteurs EGFR,  à l’erlotinib. Voici une étude ouverte de phase II qui vise à apprécier l’activité du dacotinib chez des patients KRAS non mutés ou dont le statut EGFR devait être connu; ils devaient être progressifs après 1 ou 2 lignes de chimiothérapie et de l’erlotinib.

L’objectif principal était la réponse.

Soixante-six patients ont été inclus, 50 avec un adénocarcinome et 16 avec un non adénocarcinome. Plus de 50% étaient fumeurs ou anciens fumeurs. Près de 40% avaient une mutation activatrice de l’EGFR, 35% étaient EGFR sauvages et chez les 25% restant le statut EGFR n’était pas déterminé. La majorité des patients avaient reçu deux ou trois lignes de traitement.

Efficacité

Trois réponses partielles ont été obtenues (5,2%) qui ont duré 12, 24 et 66 semaines. Chez les mutés EGFR, le taux de réponse était de 8% et 68% ont été stabilisés.

Trois des 6 patients  avec une mutation T790M ont eu une stabilité pendant plus de 6 semaines.

La durée médiane de survie sans progression était de  12 semaines et de 18 semaines chez ceux qui avaient une mutation activatrice de l’EGFR et de 7 semaines chez ceux qui avaient une mutation T790M.

La médiane de survie était de 37 semaines pour l’ensemble de la population et de 57 semaines chez les patients ayant une mutation.

Tolérance

La majorité des effets adverses imputés au traitement était de grade 1 et 2 : il s’agissait de diarrhée, de dermatite acnéiforme, de sécheresse cutanée, de fatigue, de rash cutané, de stomatite, d’anorexie et de prurit. Un patient a eu une embolie pulmonaire de grade 4. Dix huit patients ont eu des effets de grade 3.

Deux essais de phase 3 ont évalué le dacomitinib dans des populations identiques de cancers bronchiques non à petites cellules,  soit comparativement à l’erlotinib chez des malades progressifs après chimiothérapie (ARCHER 1009), soit contre placebo chez des malades prétraités par chimiothérapie et inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR (NCIC CTG BR.26). Ces essais n’ont pas atteint leur objectif.

Les résultats de l’étude ARCHER 1050 qui compare en première ligne, chez des patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR, le dacomitinib au gefitinib, sont attendus pour 2015.

Reference

A phase 2 trial of dacomitinib (PF-00299804), an oral, irreversible pan-HER (human epidermal growth factor receptor) inhibitor, in patients with advanced non-small cell lung cancer after failure of prior chemotherapy and erlotinib.

Reckamp KL1, Giaccone G, Camidge DR, Gadgeel SM, Khuri FR, Engelman JA, Koczywas M, Rajan A, Campbell AK, Gernhardt D, Ruiz-Garcia A, Letrent S, Liang J, Taylor I, O'Connell JP, Jänne PA.

Cancer 2014; 120 : 1145-54. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer