Journal of Thoracic Oncology

Un étude de phase II dans les thymomes malins.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2014

Tumeurs thymiques

Carcinomes thymiques et thymomes invasifs ont un pronostic différent mais sont souvent traités de façon identique par chimiothérapie sans que, compte tenu du petit nombre de malades atteints par cette pathologie, il n’y ait de standard thérapeutique. La plupart des régimes font appel à un sel de platine, une anthracycline et du cyclophosphamide, mais ces traitements sont souvent toxiques et altèrent la qualité de vie des malades sans pour autant les guérir.

L’étude de phase II multicentrique réalisée par le North Japan Lung Cancer Group Study qui est publiée ici poursuit le but de trouver un traitement aussi efficace et moins toxique. Une association d’amrubicine (35 mg/m2, J 1–3) et de carboplatine  (AUC 4 à J1) toutes les 3 semaines a été utilisée pendant  un nombre médian de 4 cycles. L’objectif principal était le taux de réponse et les objectifs secondaires la survie sans progression et la toxicité.

En quatre ans, 33 patients atteints de carcinomes thymiques et 18 de thymomes invasifs ont été inclus par 18 institutions japonaises.

Près de la moitié des patients ont reçu précédemment une chimiothérapie avant cette étude et plus de la moitié après. Près de la moitié d’entre eux avaient été opérés et le quart environ  avaient été traités par radiothérapie.

Résultats

Parmi les patients atteints de carcinomes thymiques, le taux de réponse était de 30 % globalement : 42 % chez ceux qui n’avaient pas reçu de chimiothérapie et 14 % chez ceux qui en avaient reçu. Parmi les patients atteints de thymomes invasifs, le taux de réponse était de 17 % globalement : 13 % chez ceux qui n’avaient pas reçu de chimiothérapie et 33 % chez ceux qui en avaient reçu.

Les taux de contrôle de la maladie étaient de 85% dans les carcinomes thymiques et de 89% dans les thymomes invasifs, pour lesquels beaucoup de stabilités étaient observées.

Avec un suivi médian de deux ans la survie sans progression médiane était de 7,6 mois et la survie globale médiane de 27,3 mois dans le groupe des patients atteints de carcinomes thymiques. Chez les patients atteints de thymomes invasifs elles étaient de 7,6 et 58 mois.

Les toxicités de grade ≥3 étaient les neutropénies (82 %), dont 22 % de neutropénies fébriles. Il y avait également 33 % d’anémies  et 20 % de thrombopénies. Plus de la moitié des patients ont eu  besoin d’un support de G-CSF. Aucune toxicité cardiaque n’a été rapportée, y compris chez des patients ayant déjà reçu une anthracycline.

L’efficacité de cette association, surtout dans les thymomes invasifs, est donc très moyenne et elle ne semble donc pas devoir être testée en phase III.

Reference

Phase II Study of Amrubicin Combined with Carboplatin for Thymic Carcinoma and InvasiveThymoma: North Japan Lung Cancer Group Study 0803.

Inoue A, Sugawara S, Harada M, Kobayashi K, Kozuki T, Kuyama S, Maemondo M, Asahina H, Hisamoto A, Nakagawa T, Hotta K, Nukiwa T.

J Thorac Oncol 2014; 9  : 1805-9

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