Journal of Clinical Oncology

Un nouvel antivasculaire, le Linifanib, en première ligne

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2015

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Il y a plus de 3 ans, nous avions mentionné sur ce site une étude de phase II avec du linifanib (ABT-869), un nouvel inhibiteur sélectif du récepteur  VEGFR et PDGF de la famille des tyrosines kinases.  Il s’agissait d’une étude multicentrique internationale dans la quelle les patients atteints de cancers bronchiques non a petites cellules étendus prétraités recevaient par voie orale deux doses de linifanib. La survie sans progression  médiane était de 3,6 mois et la survie médiane de 9 mois. Sept réponses avaient été observées suggérant que ce traitement était actif (/prev-em-onco/2241). Nous avions alors annoncé une étude de phase II randomisée comparant carboplatin et paclitaxel associés, soit au  linifanib à deux niveaux de doses soit à un  placebo dans les cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes.

L’objectif principal de cette étude internationale, multicentrique à promotion industrielle, était la survie sans progression  comparée pour chaque bras expérimental au bras placebo.

Au total 138 patients d’âge médian 61 ans ont été randomisés.

Les résultats en terme de survie sans progression  et de survie globale sont indiqués ci dessous :

 

Placebo

Linifanib 7,5

p

Linifanib 12,5

p

PFS  médiane (mois)

5,4

8,3

0,02

7,3

0,11

Survie médiane (mois)

11,3

11,4

0,7

13

0,6

Survie à un an (%)

45

44

 

54

 

Réponses (%)

25,5

43,2

 

31,9

 

Cette augmentation de la survie sans progression  qui n’était significative que dans le bras à 7,5 mg a été obtenue au prix d’une toxicité significativement augmentée : 85 et 72% de toxicité de grade 3/4 dans les 2 bras expérimentaux vs 57% dans le bras contrôle. Diarrhée,  hypertension anémie, thrombopénie, dysphonie, amaigrissement, érythrodermies palmo-plantaires et thrombocytopénies étaient les effets secondaires les plus fréquents.

Curieusement un ACE élevé et un CYFRA 21 bas étaient associés avec une augmentation significative de la survie sans progression  dans les 2 bras expérimentaux.

Actuellement donc, l’adjonction de linifanib à l’association carboplatine et paclitaxel n’allonge pas significativement la survie globale contrairement au bévacizumab.

Reference

Randomized Phase II Study of Carboplatin and Paclitaxel With Either Linifanib or Placebo forAdvanced Nonsquamous Non-Small-Cell Lung Cancer.

Ramalingam SS, Shtivelband M, Soo RA, Barrios CH, Makhson A, Segalla JG, Pittman KB, Kolman P, Pereira JR, Srkalovic G, Belani CP, Axelrod R, Owonikoko TK, Qin Q, Qian J, McKeegan EM, Devanarayan V, McKee MD, Ricker JL, Carlson DM, Gorbunova VA.

J Clin Oncol. 2015 Jan 5. pii: JCO.2014.55.7173. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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