Journal of Clinical Oncology

Un registre multicentrique international des patients qui ont un réarrangement de RET : l’étude GLORY.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2017

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Il y a plus d’un an nous commentions sur ce site la publication d’une série de 22  cas,  issue de la collaboration de centres européens, dans laquelle avaient été effectuée la recherche d’un réarrangement de RET par FISH sur les échantillons tumoraux de 997 patients négatifs pour KRAS, EGFR et ALK. Cette étude concluait à la rareté de cette anomalie moléculaire (0,7% des adénocarcinomes), montrait que RET était fréquemment associé à d’autres anomalies génétiques, et que la survie des patients de cette série qui présentaient un cancer métastatique était particulièrement longue (cliquer ici) .

Voici ici une étude internationale née de la collaboration de 29 centres européens, asiatiques et américains qui ont réussi à réunir en un an 165 patients dont le cancer présentait un réarrangement de RET. Plusieurs centres français ont collaboré à cette étude dans la conception de laquelle Julien Mazières était impliqué.    

Leur âge médian était de 61 ans, sans prédominance de sexe. La majorité d’entre eux (63%) étaient non fumeurs et 98% d’entre eux présentaient un adénocarcinome. Près des 3/4 avaient un cancer métastatique. Le diagnostic moléculaire était réalisé localement par FISH.

Au total 53 patients ont reçu un inhibiteur de RET qui le plus souvent était du cabozantinib (n=21), mais il pouvait aussi s’agir de vandetanib (n=11) de sunitinib (n=10) ou d’autres molécules dans quelques cas (sorafenib, alectinib, lenvatinib, nintedanib, ponatinib et regorafenib). Parmi ceux-ci, 50 étaient évaluables pour la réponse. Le taux de réponse global et les taux de réponse à ces 3 médicaments principalement utilisés sont indiqués ci-dessous :

 

N

Réponse complète (%) 

Réponse partielle (%)

Stabilisation (%)

Progression (%)

Cabozantinib

21

1 (5)

6 (32)

5 (26)

7 (37)

Vantedanib

11

0

2 (18)

3 (27)

6 (55)

Sunitinib

10

0

2 (22)

3 (33)

3 (33)

Tous

53

2 (4)

11 (22)

16 (32)

20 (40)

Le cabozantinib a été le traitement le plus utilisé et le plus efficace avec toutefois une survie médiane (4,9 mois) et une survie sans progression médiane (3,6 mois)  modestes.

Parmi les autres traitements utilisés, un des deux patients traités par lenvatinib a eu une réponse partielle et un des deux patients traités par nintedanib une réponse complète.

Dix patients ont reçu de façon séquentielle plusieurs inhibiteurs de RET et chez 3 d’entre eux une réponse a pu être obtenue en deuxième ligne.

Enfin chez les 84 patients qui ont reçu un doublet à base de platine un taux de réponse de 51% et une médiane de survie à 24,8 mois ont été obtenues.

Il faut souligner la qualité de la démarche qui a conduit à la conception et à la réalisation de ce registre international parvenant à réunir en un an 165 patients dont la tumeur présente une anomalie moléculaire très rare. Ce travail démontre l’efficacité de certains inhibiteurs de RET mais cette efficacité est limitée car la survie sans progression médiane est très courte. Elle démontre aussi que la chimiothérapie à base de platine est plus active qu’elle ne l’est habituellement dans les adénocarcinomes.

 

 

 

 

 

Reference

Targeting RET in Patients With RET-Rearranged Lung Cancers: Results From the Global, Multicenter RET Registry.

Gautschi O, Milia J, Filleron T, Wolf J, Carbone DP, Owen D, Camidge R, Narayanan V, Doebele RC, Besse B, Remon-Masip J, Janne PA, Awad MM, Peled N, Byoung CC, Karp DD, Van Den Heuvel M, Wakelee HA, Neal JW, Mok TSK, Yang JCH, Ou SI, Pall G, Froesch P, Zalcman G, Gandara DR, Riess JW, Velcheti V, Zeidler K, Diebold J, Früh M, Michels S, Monnet I, Popat S, Rosell R, Karachaliou N, Rothschild SI, Shih JY, Warth A, Muley T, Cabillic F, Mazières J, Drilon A.

J Clin Oncol 2017; 35 : 1403-1410. Epub 2017 Mar 13

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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