Annals of Oncology

Une analyse médico-économique de l’immunothérapie de consolidation par durvalumab

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2020

Immunothérapie, Traitement des stades III, Aspects médico-économiques

Le durvalumab en consolidation après radio chimiothérapie a obtenu son autorisation de mise sur le marché européenne pour les patients de stade III non opérables exprimant PDL1 à au moins 1%. Ces données sont issues des résultats de l’essai PACIFIC (cliquer ici)  dans lequel le durvalumab (Ac monoclonal anti PDL1) était administré pendant un an contre placébo, chez des patients qui n’avaient pas progressé après RT/CT, dans les 42 jours après la fin du traitement. 

L’étude rapportée ici est une analyse pharmaco économique, réalisée dans le système de santé Suisse, visant à déterminer si l ‘administration de durvalumab peut être considérée comme cout-efficace, à la fois chez les patients PDL1 positifs uniquement (comme le libellé de l’AMM européenne) soit même chez les patients « tout venants », comme dans l’essai princeps, et comme cela a été approuvé dans le système de santé Suisse. Il s’agit d’une modélisation de type Markov, basée sur la survie actualisée à 3 ans récemment publiée de l’essai PACIFIC. 

Pour mémoire, dans le modèle, les patients sont supposés recevoir 10 mg/Kg de durvalumab toutes les 2 semaines IV, pendant 1 an en l’absence de toxicité ou de progression. Le cut off pour parler de traitement cout-efficace est fixé en Suisse à 100000 CHF par années de vie gagnée ajustée sur la qualité (QALY). Les couts d’utilité ou de futilité des CBNPC en général, en situation de progression, de best supportive care et survie sans progression ont été issus des données de la littérature. Les couts des traitements sont donnés par le système tarifaire suisse. 

Il ressort de ce modèle « de base » que le durvalumab a un cout incrémental de 67239 CHF pour 0.76 QUALY. Ceci correspond donc à 88703 CHF par QUALY et peut donc être considéré comme cout efficace dans le système Suisse (<100000 CHF par QUALY).

A un horizon de 10 ans voire de 20 ans, le durvalumab est cout efficace dans la quasi-totalité des simulations (faisant varier les couts futurs du durvalumab, les proportions de patients traités par IO à la progression dans les deux groupes...etc…). Toutefois, le ratio cout efficacité semble moins net à un horizon de 5 ans dans ces modèles (130130 CHF par QALY). 

L’analyse est sans surprise un peu plus favorable lorsqu’on ne considère que les patients PDL1>1% avec un cout nettement inférieur de 66131 CHF par QUALY. 

Ces résultats vont dans le sens de ce qui a déjà été montré dans le système de soin américain, et anglais. Toutefois, une des limites de ces simulations est néanmoins l’absence de confirmation de la durée du plateau de survie observé en bout des courbes de survies. Par ailleurs, la survie observée dans le bras placebo est meilleure que celle qui est observée dans les registres historiques pour cette même population témoignant de la sélection des patients dans l’essai. Il n’est donc pas évident que les données de cout efficacité soient réellement reproductible sur les patients de vraie vie, non sélectionnés. 

 

 

 

Reference

A cost-effectiveness analysis of consolidation immunotherapy with durvalumab in stage III NSCLC responding to definitive radiochemotherapy in Switzerland

Panje CM, Lupatsch JE, Barbie M,, Pardo E, Lorez M, Dedes KJ, Aebersold DM, Plasswilm L,  Gautschi O, Schwenkglenk M for the Swiss Group for Clinical Cancer Research (SAKK)

Ann Oncol 2020 In Press 

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