Lung Cancer

Une nouvelle étude européenne concernant le nivolumab administré hors du cadre d’un essai thérapeutique.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2020

Immunothérapie

Voici de nouveau une publication concernant les données de vie réelle issues de patients traités hors protocoles par inhibiteurs de points de contrôles immunitaires, cette fois aux Pays Bas. Le nivolumab y a obtenu l’autorisation d’utilisation dans le cadre d’un programme d’accès précoce en 2015 et un registre des patients traités a alors été mis en place dans 12 centres hospitaliers qui avaient une expérience de ce type de molécules. Le nombre de centre a progressivement augmenté à 21 fin 2016 puis 30 fin 2017. Ce sont les données des patients traités entre Octobre 2015 et  Décembre 2017  (n= 2675 dont 2302 finalement analysés) qui sont rapportées.

On note un âge médian de 63 ans (28-88)  et  207 patients de plus de 75 ans (9.0%). Le PS était de 0-1 dans 92.5 % des cas. L’histologie était un adénocarcinome dans 65.3% des cas. La plupart des patients étaient traités par IO en deuxième ligne, d’abord exclusivement par nivolumab au début du programme, puis plus tard quelques patients par pembrolizumab.

En termes de réponse, parmi les 1878 sur 2302 patients évaluables, 21.8 % ont présenté une réponse objective (Réponse complète dans  2.1 %, Réponse partielle dans19.7 %), stabilité chez 32,0 %, et progression dans 36,9 % des cas. Il n’y a pas de différence de réponse entre les patients en PS 0-1 versus 2 (p = 0.32) mais la survie est significativement plus mauvaise chez ces derniers (HR 2.1, 95 % CI 1.7–2.7). Il n’y avait pas non plus de différence de réponse en fonction du tabagisme (p = 0.43) mais la survie était moins bonne chez les non-fumeurs (HR 1.3, 95 % CI 1.0–1.6) et enfin pas de différence de réponse entre les patients ayant été préalablement irradiés et les autres (25.0 % versus 22.5 % (p = 0.26)) mais là encore moins bonne survie chez les patients ayant reçu une radiothérapie palliative quelle qu’elle soit (HR : 1.2, 95 % CI 1.1–1.4) . La médiane de survie pour l’ensemble des patients était de 12.6 mois (95 % CI 11.7–13.4). On ne note pas de différence significative en fonction de la ligne de traitement où l’IO est utilisée (p=0.73).

L’immunothérapie était arrêtée pour progression dans 71.1 % des cas, pour effets secondaires dans 9.8 %, par décision du patient dans 3.8 % des cas et enfin pour « autre raison »  dans 15.4 % des cas.

A noter que 4.7 % des patients avaient une pathologie auto immune (le plus souvent rhumatismale) et que ces patients présentent une tendance à une meilleure réponse (p=0.084), sans toutefois que cela se traduise en survie. Ces patients ont présenté plus de douleurs articulaires.

Il s’agit d’une étude supplémentaire qui semble confirmer que les résultats rapportés dans les essais princeps s’observent également en vraie vie chez des patients moins sélectionnés.

Reference

Effects of checkpoint inhibitors in advanced non-small cell lung cancer at populationlevel from the National Immunotherapy Registry.

Smit HJM, Aerts J, van den Heuvel M, Hiltermann TJN, Bahce I, Smit EF, Dingemans AC, Hendriks LE, Stigt JA, Schramel FMNH, van Tinteren H, Groen HJM; all participants of NVALT Immunotherapy Register (see addendum).

Lung Cancer 2020; 140 : 107-112

33 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer