Annals of Oncology

Une nouvelle étude suggère que l’association de l’erlotinib au pemetrexed en deuxième ligne est plus efficace que le seul erlotinib.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2013

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Si la plupart des études cliniques, notamment celles qui ont été effectuées en première ligne, ont montré que l'association d'une chimiothérapie à un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR n’était pas efficace, il n’en est pas de même des études précliniques qui ont fait état d’une certaine efficacité.

L’étude rapportée ici compare chez des patients traités pour cancer bronchique non à petites cellules de stade IV, en deuxième ligne :

-       soit de l’erlotinib à 150 mg/jour jusqu‘à progression ou toxicité,

-       soit 4 cycles d’une association d’erlotinib et de chimiothérapie :

-       erlotinib à 150 mg/jour de J2 à J16 et pemetrexed 500 mg/m2 à J1 dans les non épidermoïdes,

-       ou erlotinib à 150 mg/jour de J2 à J16 et docetaxel à 75mg/m2 à J1 dans les épidermoïdes.

         Ensuite l’erlotinib était poursuivi jusqu‘à progression ou toxicité.

L’objectif principal était la PSF définie à partir de la randomisation.

Les objectifs secondaires étaient la survie globale, la réponse tumorale et la toxicité.

En deux ans et demi, 231 patients ont été enrôlés dans cette étude. Au moment de l’analyse le suivi médian était de 19 mois.

Les caractéristiques des patients étaient similaires dans les deux groupes. La plupart ont été traitées quelle que soit leur histologie par cisplatine et gemcitabine. Trois patients seulement avaient une mutation activatrice de l’EGFR : tous 3 ont été randomisés dans le bras erlotinib en monothérapie.

Les résultats ont été les suivants :

 

Ensemble des patients

Epidermoïdes

Non-épidermoïdes

Traitement

E

E+C

p

E

E+C

p

E

E+C

p

Nombre

115

116

-

42

34

 

73

82

-

PFS (mois)

4,9

6,1

0,06

4,9

4,1

0,73

4,9

7,2

0,06

Survie (mois)

5,5

7,8

0,01

6,2

6,1

 

5,5

9,1

 

Si l’objectif principal n’était pas atteint puisque la PFS n’est pas significativement augmentée, cette étude montre tout de même un bénéfice significatif apporté par l’addition du pemetrexed à l’erlotinib par rapport à l’erlotinib seul dans les cancers non épidermoïdes, rejoignant les résultats d’une autre étude que nous avions analysée sur ce site le mois dernier (/eurocare-5-une-nouvelle-estimation-pour-1999-2007). De façon attendue, les événements secondaires de grade 3 ou plus étaient plus fréquents chez les patients qui recevaient un traitement combiné. 

Reference

A randomized phase II study comparing erlotinib versus erlotinib with alternating chemotherapy in relapsed non-small-cell lung cancer patients: the NVALT-10 study.

Aerts JG, Codrington H, Lankheet NA, Burgers S, Biesma B, Dingemans AM, Vincent AD, Dalesio O, Groen HJ, Smit EF; NVALT Study Group.

Ann Oncol 2013; 24 : 2860-5

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer