Journal of Thoracic Oncology

Une nouvelle revue générale dans les tumeurs neuroendocrines bien différenciées.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2017

Tumeurs neuro-endocrines

 

Cette revue générale est très complète et actualise nos connaissances sur les tumeurs neuroendocrines bien différenciées après la Conférence d’experts européenne dont nous avions signalé les conclusions sur ce site il y a plus de deux ans (cliquer ici). Les tumeurs neuroendocrines représentent environ 25% des cancers primitifs pulmonaires : elles sont principalement composées des cancers bronchiques à petites cellules (20%) et comportent également les carcinomes neuroendocrines à grandes cellules (3%) qui avec les cancers bronchiques à petites cellules représentent les tumeurs indifférenciées et des tumeurs carcinoïdes bien différenciées de bas grade (2%) ou de grade intermédiaire (carcinoïdes atypiques) qui représentent moins de 1%. Aux Etats-Unis, l’incidence de ces tumeurs différenciées a augmenté dans ces 30 dernières années, alors que celle des cancers bronchiques à petites cellules a diminué.

Cette revue générale qui s’appuie sur 71 références s’intéresse aux tumeurs bien différenciées qui à l’inverses des cancers bronchiques à petites cellules et des carcinomes neuroendocrines à grandes cellules ne sont pas liées au tabagisme et dont 5% seulement sont associées avec le syndrome endocrine multiple de type 1 (MEN-1).

Le fait que ces tumeurs soient bien différenciées n’exclut pas la présence de métastases qui surviennent dans 5 à 20% des carcinoïdes bien différenciées de bas grade et dans 30 à 40% des grades intermédiaires et qui sont susceptibles d’assombrir le pronostic.

Les données cliniques sont rappelées et les auteurs mentionnent que 90% de ces tumeurs ne sont pas fonctionnelles ce qui explique la rareté des flushs, wheezing  et diarrhée.

Les auteurs rappellent ensuite qu’il n’existe pas de consensus sur le diagnostic et le bilan notamment sur la pratique systématique de la TEP-FDG, de la scintigraphie à l’octreotide ou du bilan biochimique.

Le traitement de référence des formes localisées est la chirurgie, les survies à 5 et 10 ans étant respectivement toutes les deux à 90% dans les carcinoïdes typiques et à 70 et 50% dans les atypiques. Il n’existe pas de consensus sur les traitements adjuvants par chimiothérapie ou radiothérapie que certaines recommandations proposent en cas d’extension ganglionnaire.

La chirurgie fait aussi partie du traitement des formes métastatiques mais il n’existe pas non plus de consensus sur ce point.

L’octreotide ou le lanreotide sont en général recommandés pour les patients qui ont un syndrome carcinoïde ou une scintigraphie à l’octreotide positive et la chimiothérapie est également recommandée pour les tumeurs carcinoïdes atypiques qui sont en échec des traitements antérieurs et progressent rapidement.

Enfin, les auteurs soulignent que l’essai de phase III RADIANT-4 dont nous avions commenté les résultats sur ce site il y a un an (cliquer ici) constituent-une-etape-importante-dans-le-traitement  qui explore l’administration d’éverolimus est positif sur son objectif principal, la survie sans progression évaluée en lecture centralisée.  Il est maintenant disponible pour le traitement des tumeurs neuroendocrines d'origine gastro-intestinale ou pulmonaire de l’adulte non résécables ou métastatiques, bien différenciées, non fonctionnelles et progressives.

 Ce traitement va constituer donc une modification importante de la prise en charge de ces tumeurs.  Le sunitinib, dont l’efficacité dans les tumeurs neuroendocrines du pancréas a été prouvée n’est en revanche pas enregistré dans les tumeurs neuroendocrines extra pancréatiques.

 

 

 

 

Reference

Neuroendocrine Tumors of the Lung: Current Challenges and Advances in the Diagnosis and Management of Well-Differentiated Disease.

Hendifar AE, Marchevsky AM, Tuli R.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 425-436

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer