Une pneumopathie interstitielle contre-indique-t-elle toujours l’immunothérapie ?

La toxicité pulmonaire immune des inhibiteurs de checkpoint a été d’emblée un sujet d’inquiétude, notamment chez les patients d’oncologie thoracique au lourd passé tabagique. Il s’est finalement avéré que cette toxicité concernait assez peu de patients, entre 5 et 10 % selon les molécules, mais néanmoins, utiliser une immunothérapie chez des patients ayant déjà une pneumopathie interstitielle inquiète les pneumologues en charge de ces patients.

La série publiée par Fujimoto concerne 9 patients traits par immunothérapie  sur un terrain préexistant de pathologie interstitielle pulmonaire (critères scannographiques et fonctionnels respiratoires). Finalement seuls 6 présentaient vraiment les critères pour être inclus et ont été traits par nivolumab (âge médian 72 ans, durée médiane de traitement de 9 cycles). L’analyse de tolérance concerne ces 6 patients. Aucun n’a présenté de toxicité de grade 3 ou 4 après 12 semaines de traitement. Aucun n’a présenté de pneumopathie.

Il s’agit certes d’une très courte série mais c’est la seule à ce jour. Il est certainement excessif de se sentir rassuré par le profil de tolérance rapporté ici, compte tenu de la taille de l’échantillon et du recul peu important qui a été choisi. Toutefois cette courte série peut apporter des éléments de discussion dans certains cas difficiles de la balance bénéfice/risque d’une immunothérapie sur ce terrain.