Lung Cancer

Une progression qui survient en même temps qu’une aggravation des symptômes peut-elle être une pseudo-progression ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2017

Immunothérapie

Le concept de pseudo progression est apparu dans les évaluations tumorales depuis l’utilisation des molécules inhibitrices de point de contrôle de l’immunité. Cette forme de réponse différée est surtout rapportée avec les antiCTL4 qui favoriseraient l’infiltration de la tumeur par des macrophages et/ou des lymphocytes. Elle semble plus rare avec les anti PD1 ou les anti PDL1.

Quoi qu’il en soit, elle est surtout évoquée lorsque le scanner de réévaluation est en faveur d’une progression de la maladie tandis que le patient semble cliniquement tirer un bénéfice du traitement. Il est alors recommandé de traiter au delà de la progression radiologique et de réévaluer après un mois pour confirmer ou non la progression. Une pseudo progression (c’est à dire une réponse tumorale survenant après une phase initiale de croissance) chez un patient qui dégrade son état clinique est beaucoup moins classique. C’est pourtant ce que rapportent Hochmair et al. dans leur publications, avec deux patients aggravant initialement leurs symptômes (dyspnée, perte de poids, etc….) et progressant sur le plan iconographique.  Le premier patient n’a pas souhaité reprendre une chimiothérapie au moment de la progression et a été laissé sous immunothérapie dans l’hypothèse qu’il puisse s’agir d’une pseudo progression. Après 5 mois, le patient présentait une réponse partielle.  La seconde patiente a présenté une augmentation de taille de la lésion cible, l’apparition de nouvelles lésions et une altération de l’état général. La patiente est laissée sous immunothérapie est quelques semaines plus tard, elle est en réponse quasi-complète.

Les auteurs reviennent sur le concept de pseudo progression, initialement décrit avec les anti CTLA4 dans le mélanome et dont l’entité reste méconnue. La fréquence dans les autres cancers est mal définie. La pseudo-progression doit être confirmée par la réalisation d’un scanner à 4 semaines. Classiquement néanmoins, les patients chez lesquels la pseudo-progression est suspectée et qui sont donc laissés sous traitement, sont ceux dont l’état général ne se détériore pas, voire s’améliore, ce qui n’était pas le cas ici. Il s’agissait dans les deux cas de patients exprimant fortement PDL1 et chez lesquels aucune alternative thérapeutique n’était envisagée. Le contexte est certes particuliers mais cette publication mérite peut-être de reconsidérer notre conception des pseudo-progressions. 

Reference

Symptomatic pseudo-progression followed by significant treatment response in two lungcancer patients treated with immunotherapy.

Hochmair MJ, Schwab S, Burghuber OC, Krenbek D, Prosch H.

Lung Cancer 2017; 113 : 4-6

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer