Journal of Thoracic Oncology

Une réponse sous erlotinib très inhabituelle

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2018

Thérapeutique ciblée, EGFR

Il est rare que nous commentions sur ce site des lettres à l’éditeur mais nous pas résister à signaler celle-ci qui a particulièrement retenu notre attention : les auteurs écossais de cette lettre rapportent l’observation d’une femme de 52 ans, ancienne fumeuse,   adressée pour fatigue et toux. Un scanner objective une masse para-hilaire gauche, une atélectasie du lobe supérieur gauche et des métastase hépatiques. La bronchofibroscopie montre qu’il s’agit d’un adénocarcinome indifférencié.

Elle reçoit alors à partir d’avril 2012 quatre cycle d’une chimiothérapie palliative par cisplatine et pemetrexed  entrainant une réponse partielle puis une radiothérapie thoracique de 20 Gy en 5 fractions au niveau du lobe supérieur gauche.

En mars  2013 elle progresse au niveau du foie  et reçoit alors en deuxième ligne de l’erlotinib à 150 mg par jour.  Du fait d’une diarrhée importante seulement deux cycles sont administrés.  Sur un deuxième scanner effectué deux mois plus tard il n’existe plus ni masse pulmonaire ni métastase hépatique. 

L’analyse rétrospective des biopsies objective une mutation activatrice de l'EGFR.

Cette malade demeure en réponse complète en juillet 2017, plus de cinq ans après l’entrée dans sa maladie et plus de 4 ans après avoir reçu deux cycles d’erlotinib.

Dans la littérature l’obtention d’une réponse complète sous inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR chez les malades qui présentent une mutation activatrice de l'EGFR est très rare. On compte par exemple 2 patients (2%) en réponse complète dans l’étude OPTIMAL (cliquer ici) et également 2% dans l’étude EURTAC (cliquer ici).   

De même, la durée médiane de traitement par erlotinib dans ces études est beaucoup plus longue : dans l’étude OPTIMAL, elle était de supérieure à 12 mois et de 8,2 mois dans l’étude EURTAC.

Dans la mesure où il s’agit d’un cas clinique isolé, aucun enseignement définitif ne peut être retenu de cette étude. Néanmoins ces faits sont à garder en mémoire car ils démontrent qu’une réponse complète peut être obtenue et maintenue après un traitement très court par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR. Ceci ne signifie pas qu'il faille faire des traitements courts mais ceci démontre que des patients qui ont reçu à tort des traitements courts peuvent vivre lonstemps. 

Reference

Four-Year Complete Remission in a Patient with Metastatic Epidermal Growth Factor Receptor-Mutated Lung Cancer Treated with Two Cycles of Erlotinib.

McCann B, Clark B.

J Thorac Oncol 2018; 13 : e7-e8

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