Lung Cancer

Valeur pronostique du statut KRAS : encore une étude rétrospective monocentrique

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2016

Traitement des stades IV, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Depuis sa création nous avons analysé sur ce site plusieurs études qui ont des résultats non concordantes sur la valeur pronostique des mutations de KRAS, certaines démontrant que ces mutations sont pronostiques (cliquer ici), d’autres non (cliquer ici). De même, les mutations de KRAS dans certaines études ne sont pas prédictives de l’effet de la chimiothérapie (cliquer ici) (cliquer ici)  et y compris pour la chimiothérapie adjuvante (cliquer ici). Une autre étude suggère au contraire  une efficacité particulière des taxanes chez les mutés (cliquer ici).

Voici que cette question est à nouveau posée dans cette étude rétrospective américaine dont les objectifs sont de voir s’il existe ou non une corrélation entre le statut mutationnel KRAS et la survie sans progression  et la survie globale sous chimiothérapie. 

Un total de 150 patients ont été inclus dans cette étude. Tous ont reçu une chimiothérapie le plus souvent par carboplatine et pemetrexed ou carboplatine et paclitaxel. Parmi ceux-ci, 80 présentaient une mutations KRAS et chez les 70 autres,  aucune anomalie moléculaire n’est décelée. Plus de 80% présentaient un stade IV. Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient réparties de façon identique, sauf pour le sexe (plus de femmes chez les mutés), le tabagisme (plus de fumeurs chez les mutés) et l’histologie (plus d’adénocarcinomes chez les mutés).

La survie sans progression comme la survie globale étaient significativement plus longues chez les non mutés ‘tableau ci dessous :

 

Non mutés

Mutés KRAS

p

Ensemble des malades

Survie sans progression (mois) 

5,7

4,5

0,008

Survie globale (mois)

13,5

8,8

0,038

Adénocarcinomes

Survie sans progression (mois) 

5,6

4,8

0,004

Survie globale (mois)

14,2

8,8

0,067

En analyse multivariée, où seuls le sexe, le tabagisme et le statut KRAS ont été inclus, et KRAS reste lié à la survie sans progression  et à la survie globale.

Les conclusions de cette étude sont discutables compte tenu de nombreux problèmes méthodologiques : il s’agit d’une étude rétrospective et monocentrique et on ne précise pas que tous les patients consécutifs ont été inclus.

Par ailleurs, il existe beaucoup de différences entre les mutés et les non mutés, dont certaines, comme l’histologie ou le type de traitement, sont signalées, mais non incluses dans l’analyse multivariée et dont d’autres sont possibles mais non précisées telles que le PS ou  le stade TNM.

Enfin le titre de cet article n’est pas approprié puisqu’il annonce la corrélation entre le statut mutationnel KRAS et la réponse à la chimiothérapie, alors que cette étude,  qui curieusement a deux objectifs principaux la survie sans progression  et la survie globale, ne mentionne pas les chiffres de réponse à la chimiothérapie.

La valeur pronostique de la mutation KRAS reste donc toujours inconnue.

 

Reference

Correlation between KRAS mutation status and response to chemotherapy in patients with advanced non-small cell lung cancer☆.

Hames ML, Chen H, Iams W, Aston J, Lovly CM, Horn L.

Lung Cancer 2016; 92 : 29-34

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer