British Journal of Cancer

VériStrat, un outil pour déterminer le pronostic des cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes traités par chimiothérapie.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2017

Traitement des stades IV, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

L’analyse du profil protéique du sérum par spectrométrie de masse effectuée chez des patients traités par inhibiteurs de la tyrosine kinase  de l’EGFR est susceptible de différencier des patients à bon ou mauvais pronostic. Ce test est commercialisé sous le nom de VériStrat et permet de classer les sérums analysés en deux groupes : «bon pronostic» ou «mauvais pronostic ». Nous avions analysés sur ce site il y a deux ans les résultats d’un essai de phase III multicentrique italien PROSE qui montrait que ce test pouvait avoir une valeur prédictive de l’efficacité de l’erlotinib ou d’une chimiothérapie (cliquer ici).

L’étude académique que nous commentons ici porte sur la performance de ce test dans les cancers bronchiques non à petites cellules étendus ou métastatiques traités par cisplatine ou carboplatine et pemetrexed. Les malades inclus devaient avoir un PS ≤2, au moins une lésion mesurable, recevoir ce traitement en première ligne et avoir une espérance de vie d’au moins 3 mois. Ils ne devaient pas avoir reçu de traitement anticancéreux auparavant et ne devaient pas avoir de métastases cérébrales évolutives.

L’objectif principal était la mesure de la survie sans progression selon que les sérums des malades étaient classés par ce test en en «bon pronostic» ou «mauvais pronostic».

Résultats

Sur 105 patients recrutés pour cette étude, 89 présentaient un cancer non épidermoïde et 83 étaient éligibles pour l’étude. Parmi ceux ci, 76 ont pu bénéficier du test et recevoir une chimiothérapie par pemetrexed et cisplatine (n=33) ou carboplatine (n=43).

Ces patients étaient classés en  «bon pronostic» (n=50) et ou «mauvais pronostic» (n=26). Les caractéristiques des patients de ces deux groupes étaient réparties de façon identique, à l’exception de la chimiothérapie de maintenance beaucoup plus fréquemment administrée chez les patients de «bon pronostic» (52 vs 19%, p=0,0065).

Les chiffres de survie sans progression et de survie étaient significativement beaucoup plus élevés chez les patients considérés après VeriStrat comme de «bon pronostic» (tableau ci dessous) 

Veristrat

Survie sans progression

Survie globale

 

Médiane

HR (95% CI)

p

Médiane

HR (95% CI)

p

«bon pronostic»

6,5

0,36 (0,22-0,61)

<0,0001

10,8

0,26 (0,15-0,47)

<0,0001

«mauvais pronostic»

1,6

-

-

3,4

-

-

Ces différences restaient significatives en analyse multivariée, y compris après avoir pris en compte les différences de traitement c’est à dire la chimiothérapie par cisplatine ou carboplatine et le fait de recevoir ou non un traitement maintenance.

A noter enfin que le taux de réponse des malades du groupe «bon pronostic» était à 30,6% alors qu’il n’y avait pas de réponse dans le groupe des «mauvais pronostic».

Cette étude apporte de nouveaux arguments en faveur de l’utilité pronostique de ce test qui s’ajoutent à sa valeur prédictive de l’efficacité de l’erlotinib ou d’une chimiothérapie déjà montrée par l’essai de phase III multicentrique italien PROSE.

 

 

 

Reference

Serum proteomic test in advanced non-squamous non-small cell lung cancer treated in first line with standard chemotherapy 

F Grossi, E Rijavec, C Genova, G Barletta, F Biello, C Maggioni, G Burrafato, C Sini, M G Dal Bello, K Meyer, J Roder, H Roder and J Grigorieva

Br J Cancer 116: 36-43

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer