Lung Cancer

Vinorelbine orale et radiothérapie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2019

Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

L’association d’étoposide et de cisplatine représente le traitement standard de la radiochimiothérapie mais est relativement toxique. La vinorelbine orale associée au cisplatine est une alternative possible à cette chimiothérapie car elle aurait une efficacité comparable et une moindre toxicité (cliquer ici).

Cette étude qui a été menée dans 23 hôpitaux espagnols pose à nouveau cette question dans une étude randomisée  de phase II. Les malades devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules de stade III avec des lésions mesurables et un PS ≤1. Ils étaient randomisés sur le mode 1/1 entre : 

-      Un bras expérimental, avec vinorelbine orale au J1 et 8 de 4 cycles de 3 semaines (à 60 mg/m2 au premier cycle, 80 au deuxième et 40 au troisième et quatrième)  et cisplatine à 80 mg/m2 au J1 de chaque cycle. Une radiothérapie de 66Gy (2Gy/jour) était administrée durant les cycles 3 et 4. 

-      Et un bras standard avec étoposide (50 mg/m2 J1-5) et cisplatine (50 mg/m2 J1 et J8) en 3 cycles de 4 semaines associés à une radiothérapie de 66 Gy (2Gy/jour) de J1 à J33. 

Les durées des traitements étaient donc différentes, 12 semaines dans le premier bras et 8 semaines dans le deuxième. 

L'objectif principal était la survie sans progression. Les objectifs secondaires la survie globale, le taux et la durée de réponse et la toxicité. 

Au total 140 patients ont été inclus dont 10 étaient inéligibles. Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient bien réparties à l’exception du tabagisme : le nombre de fumeurs était supérieur dans le bras standard. 

Avec un suivi médian de 25 mois, les résultats ont été les suivants :

 

Vinorelbine

Etoposide

p

N de malades en ITT

69

71

 

Efficacité

PFS médiane (mois)

10,8

9,6

0,45

Survie médiane (mois)

30

31,9

0,73

Taux de réponses (%)

61,9

63,1

0,71

Durée de réponse (mois)

11,9

9

0,55

Arrêt du traitement  (N, %)

10 (15,2)

8 (11,8)

 

Toxicité 

Effets adverses de grade 3 ou 4 (N, %)

48 (19,7)

82 62,6)

<0,001

Neutropénies de grade 3 ou 4 (%)

2,5

8,4

0,008

Thrombopénies de grade 3 ou 4 (%)

0

4,6

0,002

Œsophagites de grade 3 ou 4  (%)

0,4

9,2

<0,001

Pneumopathies de grade 3 ou 4  (%)

0

3,8

0,005

Ainsi aucune différence significative d’activité n’a été observée alors que la toxicité était significativement supérieure dans le bras standard. Cette association est donc bien l’un des standards des associations de radiochimiothérapie. 

 

 

Reference

Oral vinorelbine versus etoposide with cisplatin and chemo-radiation as treatment in patients with stage III non-small cell lung cancer: A randomized phase II (RENO study).

Isla D, De Las Peñas R, Insa A, Marsé R, Martínez-Banaclocha N, Mut P, Morán T, Sala MÁ, Massuti B, Ortega AL, Jurado JM, Gómez-Codina J, Diz P, Artal Á, Gutiérrez V, Vázquez MF, Viñolas N, Maestu I, Camps C, Álvarez R, de Mon Soto MÁ, Ponce S, Provencio M.

Lung Cancer 2019; 135 : 161-168

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer