Radiology

ALK ou EGFR : pas tout à fait les mêmes scanners

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2015

Imagerie : Radiologie, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Radiology publie ce mois-ci une étude rétrospective destinée à préciser les caractères radiologiques des adénocarcinomes selon qu’ils présentent une mutation EGFR (n=130) ou une translocation ALK-EML4 (n=68). Les 198 scannners de ces patients ont été revus par deux radiologues.

Caractéristiques cliniques

Les différences significatives concernaient les points suivants :

1)   l’âge moyen des patients EGFR mutés était significativement supérieur à celui des ALK (59 vs 52 ans, p<0,001).

2)   Une prédominance féminine était observée chez les patients EGFR mutés (73% chez ces derniers vs 50% chez les ALK, (p=0,001)

3)   Les femmes EGFR mutées étaient significativement plus âgées que les femmes présentant une translocation ALK-EML4, alors qu’il n’y avait pas de différence significative entre l’âge des hommes selon leur type d’anomalie moléculaire.

4)   Les non fumeurs présentaient plus souvent une mutations EGFR. Les fumeurs ou anciens fumeurs plus fréquemment un translocation ALK-EML4.

5)   Le stade T ne différait avec le type d’anomalie moléculaire.

6)   L’extension ganglionnaire N2 ou N3 était surtout le fait des patients présentant une translocation ALK-EML4 (85 vs 39%, p<0,001).

7)   L’extension M1a était également surtout le fait des patients ayant une translocation ALK-EML4 alors que les patients mutés EGFR avaient plutôt une extension M1b (p<0,001).

Evaluation scanographique

Avec une bonne concordance entre eux, les relecteurs ont noté :

1)   que dans les deux groupes, la plupart des tumeurs se présentaient comme une masse solide,

2)   que les limites des tumeurs pour lesquelles existait une translocation ALK-EML4 étaient le plus souvent lobulées alors que celles des tumeurs associées à des mutations EGFR étaient le plus souvent spiculées.

3)   Les signes d’atteinte N2 ou N3, de lymphangite ou d’atteinte pleurale ou péricardique étaient plus fréquents chez les patients ayant une translocation ALK-EML4. En revanche les métastases osseuses intra thoraciques étaient rencontrées moins fréquemment chez ces patients.

Ces signes radiologiques sont importants à connaître mais leur absence n’empêche pas de rechercher systématiquement ces anomalies moléculaires chez tous les patients atteints d’adénocarcinomes métastatiques comme le système de santé français nous en donne la possibilité partout en France.

Reference

Advanced Adenocarcinoma of the Lung: Comparison of CT Characteristics of Patients with Anaplastic Lymphoma Kinase Gene Rearrangement and Those with Epidermal Growth Factor Receptor Mutation.

Choi CM, Kim MY, Hwang HJ, Lee JB, Kim WS.

Radiology 2015; 275 : 72-9

31 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer