Journal of Thoracic Oncology

Le scanner permet-il de prévoir le statut mutationnel EGFR ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2016

Imagerie : Radiologie, EGFR, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

On sait que devant un adénocarcinome, les facteurs cliniques, comme le fait d’être une femme, d’être asiatique et non-fumeur augmentent la probabilité d’avoir une mutation EGFR mais ne suffisent pas à engager un traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR puisque chez les non mutés la chimiothérapie a une activité supérieure à celle d’un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR (cliquer ici).

Et qu’en est-il des données de l’imagerie ?  Cette étude rétrospective menée au Japon a été conduite pour tenter de répondre à cette question à partir de 263 patients pour les quels les auteurs disposaient du statut EGFR et des données scanographiques  analysées de façon standardisée par un radiologue et un pneumologue tous deux expérimentés et qui n’avaient pas connaissance du statut EGFR.

L’âge médian de ces malades était de 66 ans, 107 étaient de sexe féminin, 103 présentaient une mutation de l’EGFR et 160 n’en présentaient pas (exon 21 et 19 à 49,5 et 48,5% et 2 mutations de l’exon 18). De façon attendue, il y avait plus de non-fumeurs et de femmes parmi les mutés.

La concordance entre les 2 lecteurs était excellente.

Parmi les facteurs radiologiques, ceux qui étaient significativement liés au statut mutationnel positif étaient :

  • la présence de multiples métastases bilatérales,
  • la convergence des vaisseaux,
  • l’existence d’encoches (notches) qui sont souvent considérées comme liées à la croissance tumorale.

Ceux qui étaient significativement liés au statut mutationnel négatif  étaient :

  • la présence d’un épanchement pleural,
  • la présence d’une cavitation

Enfin ceux qui n’avaient pas de signification étaient :

  • la taille de la tumeur
  • le pourcentage de verre dépoli
  • la présence d’un bronchogramme aérien,
  • la présence de spiculations.

Un score prédictif a été calculé qui permet de prévoir le diagnostic mutationnel avec une sensibilité de 78,4% et une spécificité de 70,4%.

Il n’y avait pas de différence entre les deux types de mutations usuelles 19 et 21.

Ces données sont intéressantes mais ne dispensent nullement de rechercher systématiquement des mutations activatrices de l’EGFR devant tout adénocarcinome pour décider du traitement de première ligne. Elles peuvent être néanmoins  utiles lorsque le traitement est urgent et que le statut mutationnel est impossible à obtenir ou en attente, par exemple dans un service de réanimation. 

 

Reference

CT Features of Epidermal Growth Factor Receptor-Mutated Adenocarcinoma of the Lung: Comparison with Nonmutated Adenocarcinoma.

Hasegawa M, Sakai F, Ishikawa R, Kimura F, Ishida H, Kobayashi K.

J Thorac Oncol 2016 ; 11 : 819-26.

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