Journal of Clinical Oncology

Améliorer l’annonce de mauvaises nouvelles : les formations sont elles efficaces ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2014

Relation avec le patient

Il n’est pas démontré, disent les auteurs de ce travail, que les techniques d’amélioration à la communication entraînent un meilleur indice de satisfaction et un meilleur état psychologique pour les patients. Le but de cette étude prospective est de préciser ce point.

Des oncologues travaillant dans des hôpitaux japonais ont été recrutés pour cette étude ainsi que des patients qui sortaient d’une consultation pendant laquelle ils avaient été informés d’un diagnostic de cancer.  Ainsi 153 oncologues ont été invités à participer à cette étude et 30 ont acceptés. Ils étaient randomisés en deux groupes :

-       un groupe expérimental, dans le quel ces oncologues devaient participer à un workshop de 2 jours où ils recevaient de nombreuses informations par exposés, séquences vidéos, jeux de rôle, discussions etc …

-       et un groupe contrôle.

Par ailleurs sur 1397 patients qui avaient été reçus en consultation d’annonce, 1181 ont répondu. Parmi ceux-ci, 267 ont participé au questionnaire concernant les médecins du groupe expérimental et 313 ceux du groupe contrôle. 

Deux évaluations des oncologues et des malades ont été réalisées à l’entrée dans l’étude, avant le workshop du groupe expérimental (évaluation 1) et une semaine après celui-ci (évaluation 2).

 

Les scores des oncologues étaient établis sur des enregistrements vidéos effectués lors de consultations simulées.

Quatre groupes d’items étaient évalués

1)   Constituer un environnement favorable à l’information (saluer le patient, prendre assez de temps etc).

2)   Considérer comment délivrer une mauvaise nouvelle (encourager le patient à poser des questions, ne pas aborder tout de suite la mauvaise nouvelle, ne pas utiliser de vocabulaire technique etc)

3)   Discuter d’autres informations (répondre complètement aux questions, expliquer la maladie, aborder le problème du deuxième avis etc).

4)   Communiquer une réassurance par des réponses faites avec empathie.

Pour les points 1, 2 et 4 des modifications significatives ont été observées entre l’évaluation 1 et 2.

 

Pour les malades, les scores comparés d’anxiété, de dépression et de « détresse » (Hospital Anxiety and Depression Scale[1]), ainsi que le score de satisfaction de la communication de l’oncologue et celui de confiance en celui-ci sont indiqués dans le tableau ci-dessous :

 

Score moyen

p

 

Groupe intervention

Groupe contrôle

Anxiété :

4,83

5,17

0,3

Dépression :

4,59

5,32

0,27

« Détresse » globale :

9,36

10,5

0,05

Satisfaction :

8,58

8,35

0,95

Confiance :

9,15

8,87

0,09

Cette étude prospective montre que, qu’ils soient jugés par des oncologues ou par les malades eux mêmes, les médecins qui participaient à ce programme de formation à l’annonce d’une mauvaise nouvelle amélioraient leur score de communication.

 


[1] Cette échelle permet de déceler les signes d’anxiété et de dépression. Elle comporte 14 items notés de 0 à 3. Sept questions concernent l’anxiété et 7 autres, la dépression (http://www.has-sante.fr).

Reference

Effect of Communication Skills Training Program for Oncologists Based on Patient Preferences for Communication When Receiving Bad News: A Randomized Controlled Trial.

Fujimori M, Shirai Y, Asai M, Kubota K, Katsumata N, Uchitomi Y.

J Clin Oncol. 2014 Jun 9. pii: JCO.2013.51.2756. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer