JAMA Oncology

Antibiothérapie et réponse à l’immunothérapie une nouvelle étude de cohorte

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2019

Immunothérapie, Effets secondaires des médicaments

Nous avons commenté sur ce site les résultats de plusieurs études qui démontraient que l’antibiothérapie administrée avant l’immunothérapie diminue l’activité de ce traitement (cliquer ici) (et ici)

Voici une nouvelle étude multicentrique qui porte sur 196 patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules (n=119), de mélanome (n=38) et d’autres tumeurs (n=39) en pratique de routine. Le but de cette étude est de savoir si l’administration d’une antibiothérapie dans les 30 jours qui précédent une immunothérapie ou pendant cette dernière était associée à une modification de la réponse ou de la survie observées sous de ce traitement. Il y avait dans cette cohorte 59 femmes et l’âge moyen des malades était de 68 ans. La plupart des patients avaient un cancer disséminé lorsque l’immunothérapie était débutée. Le PS était ≤1 chez 84% des malades, à 2 chez 14% et à 3 chez 2%. Plus de 80% des malades ont reçu un anti PD-1 ou PD-L1  en première ligne. La durée médiane de survie était de 14,6 mois. 

Comme dans les études précédemment citées, l’antibiothérapie administrée dans les 30 jours précédant l’immunothérapie (il s’agissait le plus souvent d’un béta-lactamine, non associé à une corticothérapie, et administré pendant un courte durée de l’ordre d’une semaine)  avaient un effet très important et significatif sur la survie (HR = 7,4; 95% CI, 4,3-12,8; < 0,001), ce qui n’était pas le cas de l’immunothérapie reçue pendant l’immunothérapie (HR = 0,9; 95% CI, 0,5-1,4; = 0,76). 

Cette importante diminution d’activité concernait tous les types de cancers comme le montre le tableau ci-dessous :  

Survie des malades (mois)

Pas d’antibiothérapie

Antibiothérapie

p

CBNPC

26

2,5

<0,001

Mélanome

14

3,9

<0,001

Autres

11

1,1

<0,001

La réponse comme la survie étaient diminuées chez les malades qui avaient reçu une antibiothérapie avant l’immunothérapie et en analyse multivariée les deux facteurs significativement liés à la survie étaient la réponse au traitement et la prise d’antibiothérapie.  

Il semble donc bien que la prise d’antibiothérapie préalable à l’immunothérapie influe fortement sur la réponse et la survie des malades traités par immunothérapie.  

Reference

Association of Prior Antibiotic Treatment With Survival and Response to Immune Checkpoint Inhibitor Therapy in Patients With Cancer.

Pinato DJ, Howlett S, Ottaviani D, Urus H, Patel A, Mineo T, Brock C, Power D, Hatcher O, Falconer A, Ingle M, Brown A, Gujral D, Partridge S, Sarwar N, Gonzalez M, Bendle M, Lewanski C, Newsom-Davis T, Allara E, Bower M.

JAMA Oncol 2019 Sep 12. [Epub ahead of print]

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